La ministre de la Santé et de l’Action sociale, Awa Marie Coll Seck, a appelé hier les Sénégalais à changer leurs mentalités. Ce changement, la ministre a estimé qu’il doit passer par la gent féminine.
Ce qu’on voit aujourd’hui au Sénégal, ‘’c’est grave’’, selon Awa Marie Coll Seck. Les gens font ce qu’ils veulent. ‘’Etre un citoyen, ce n’est pas ça. Il faut que vous soyez des citoyens. Il faut donner l’exemple pour les bonnes choses qu’on doit faire. Je crois qu’il faut changer les mentalités des Sénégalais. La jeunesse féminine pourrait être un exemple pour les autres’’, a-t-elle soutenu hier, face à un public féminin, majoritairement composé de jeunes filles, à l’occasion de la 4éme édition du Déjeuner-débat Entr'Elles. Cette rencontre a été organisée pour célébrer la femme, à l’instar de la communauté internationale qui leur a dédié le 8 mars de chaque année. Pour la ministre de l’Action sociale, le leadership qui revient aux femmes ‘’ne doit pas être passif’’.
‘’Vous devez vous considérer comme des exemples. Bien travailler à l’école ou à l’Université, ce n’est pas ça qui fera de vous des personnes qui vont devenir demain des leaders reconnus. Parce qu’on parle toujours d’apprentissage, d’intelligence, mais la différence se fera à travers ce qu’on appelle l’intelligence émotionnelle’’, a-t-elle poursuivi. C’est-à-dire, il ne suffit pas d’être intelligent, il faut, selon elle, ‘’avoir un cœur’’, être ‘’ouvert’’, avoir une capacité d’écoute et de la compassion. ‘’Travailler, c’est important, mais ouvrez-vous au monde, écoutez, voyez ce qui se passe et faites le point. C’est important de vous dire qu’il n’y a pas que vous dans le monde. Les femmes, ce ne sont pas que les élites, ce sont toutes les autres et on doit penser à elles. Parce que, si on ne pense qu’à nous, on va rater énormément de choses’’, a dit Awa Marie Coll Seck.
L’heure de la révolution
C’est fini l’époque où les femmes suivaient les hommes, l’époque où les femmes étaient dans les partis politiques pour applaudir. C’est ce qu’a indiqué pour sa part Me Nafissatou Diop Cissé. ‘’Arrachez vos droits, on ne vous laissera rien. Arrachez vos droits, c’est à vous de le faire. Vous ne pouvez le faire qu’en privilégiant vos études, qu’en respectant vos parents et qu’en étant présentes. Pour moi, les femmes sont plus efficaces dans les prises de décisions et elles sont aussi plus fédératrices. En Casamance, si on avait laissé la résolution de la crise aux femmes, elles l’auraient réglée depuis longtemps’’, a-t-elle affirmé. De son côté, le Pr Ramatoulaye Mbengue Ndiaye, marraine de la cérémonie, a conseillé aux femmes et surtout aux jeunes filles de ne pas ‘’plus accepter’’ qu’on leur donne des excuses.
‘’Lorsque vous arrivez dans un milieu professionnel, il arrive qu’on vous dise : on vous comprend, vous êtes une femme. Mais il faut le refuser. Il ne faut pas accepter qu’on nous donne des excuses soi-disant nous sommes des filles ou des femmes’’, a-t-elle dit. Parce qu’une difficulté, a poursuivi cette philosophe, ‘’c’est quelque chose de normal’’. ‘’La vie n’est pas facile. Mais il ne faut pas faire d’une difficulté un alibi pour baisser les bras. Que ce soit dans les études, dans la vie professionnelle, dans celle de tous les jours’’, a-t-elle recommandé. Tout ce que les initiatrices de cette cérémonie font, a révélé Amy Sarr Fall, directrice de publication d’Intelligence magazine, c’est parce qu’elles sont convaincues que c’est à la jeunesse de prendre la relève. ‘’C’est à elle d’incarner cette génération dynamique, entreprenante qui n’attend rien de personne. Chacune d’entre vous à le pouvoir de faire quelque chose pour sa communauté, la possibilité d’inspirer quelqu’un à devenir le meilleur de lui-même, de devenir leader demain’’, a-t-elle assuré.