Le Chef des opérations de la Banque mondiale (BM) pour le Sénégal, le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Mauritanie a soutenu avant-hier, samedi 15 mars 2014, qu'au Sénégal, les professeurs d’université sont cinq fois mieux payés que leurs collègues s américaines. Mme Véra Songwé s’exprimait, rapporte l’APS, à l’occasion d’une visite de travail de trois jours à Dakar du directeur général et Chef des opérations financières du groupe de la Banque mondiale, Bertrand Badré.
A l'occasion de la séance de travail entre l’Etat du Sénégal et la Banque mondiale , le Chef des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Mauritanie a relevé que les professeurs d’université du Sénégal sont cinq fois mieux payés que ceux des Etats unis.
Mme Véra Songwé s’exprimait ainsi samedi dernier , lors d’une visite de travail sur le financement du Plan Sénégal émergent (Pse) dont la BM a octroyé un financement de 450 milliards FCfa pour soutenir 21 projets nationaux et régionaux. Face à la presse, rapporte l’APS, Vera Songwé a relevé que « le Sénégal a besoin de créer 150.000 emplois par an, et les professeurs d’université sénégalais gagnent cinq fois plus que ceux des Etats-Unis ».
Mme Kebet-Coulibaly, directrice pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, de la Société financière internationale (SFI), a embouché la même trompette en déclarant que « ce traitement salarial est trop élevé, compte tenu du nombre d'étudiants qui arrivent à l'université chaque année ». Elle subodore "que d'ici 10 ou 15 ans, le budget ne pourra plus supporter la masse salariale des professeurs".
Le numéro 2 de la BM incrimine les primes et les indemnités qui créent cette situation . "Il faut se poser la question de savoir pourquoi on en est arrivé là et si c’est finançable dans la durée, compte tenu du nombre d’étudiants qui vont arriver à l’université dans les prochaines années », a souligné le directeur général et Chef des opérations financières du groupe de la Banque mondiale. Pour Bertrand Badré, « dans un contexte de rareté des ressources, le budget du pays est limité, de même que les capacités des institutions partenaires comme la BM, même si on va essayer de faire mieux ».
S’interrogeant sur le traitement salarial des universitaires sénégalais, Mme Songwé a a prévenu : « d’ici 10 ou 15 ans, nous aurons une population assez forte à l’université. Il va falloir augmenter le nombre de professeurs. Je crois qu’à ce rythme-là, le budget de l’Etat ne pourrait jamais supporter des salaires aussi élevés. Il faut revoir cela ».
Estimant que le salaire de base n’est pas très élevé, elle note que « ce sont les primes et les indemnités qui créent des inégalités. C’est la même chose dans le secteur de la santé. Je crois que le gouvernement est en train de réfléchir à un peu plus d’égalité». «Il faut essayer de rééquilibrer les indemnités entre les différents corps de métier et assurer une certaine égalité dans la rémunération des gens. », a-t-elle proposé.
