Née en 1926 à Sokone, Annette Mbaye d’Erneville est la première femme journaliste sénégalaise diplômée d’une école de journalisme. Elle a fait l’école primaire et secondaire chez les religieuses de Saint-Joseph de Cluny à Saint-Louis. De 1942 à 1945, elle a fréquenté l’Ecole normale de Rufisque où elle a été influencée par les idées d’avant-garde de Madame Le Goff, la directrice de l’établissement, rapporte les différents sites que nous avons visités.
Annette Mbaye d’Erneville a poursuivi ses études à Paris où elle a obtenu un diplôme de journaliste de radio. En 1957, elle est rentrée au Sénégal et a lancé avec des amies un nouveau journal intitulé Femmes de soleil. Ce n’est cependant qu’en 1963 que cette revue, rebaptisée Awa, a pris son envol. Annette Mbaye d’Erneville a été directrice des programmes à l’office de radiodiffusion du Sénégal.
Tata Annette, comme on l’appelle affectueusement au Sénégal, un titre de gloire qu’elle préfère d’ailleurs, est à l’origine du Musée de la Femme Henriette Bathily de Gorée, qu’elle a préféré aux privilèges et aux autres honneurs.
Femme à la plume facile, elle a écrit plusieurs poèmes dont Kaddu en 1966, Chansons pour Laity en 1976, le Noël du vieux chasseur en 1983, la Bague de cuivre et d’argent qui remporte le prix Jeune Afrique en 1961, sans occulter Motte de terre et motte de beurre en 2003; Picc l’Oiseau et Lëpp-Lëpp le papillon également en 2003.
Féministe, même si elle refuse cette étiquette, parce soutenait-elle, dans l’émission En Sol Majeur de notre consoeur (Yasmine Chouaki) sur Rfi, en décembre 2011, «dans ce mot, il y a quelque chose d’un peu violent, agressif, ségrégationniste, sélectif», elle a indiqué la voie à suivre à beaucoup de jeunes femmes qui se sont engouffrées dans ce métier jadis réservé aux hommes.