Petite par la taille, le teint clair, à première vue, Aminata Diallo ressemble à une jeune lycéenne. Que nenni ! Le chef de cabinet du maire de Dakar a en effet parcouru un long chemin, avant d’occuper ce siège dans cette municipalité. Entrée en politique à l’âge de 12 ans, la socialiste est passée par plusieurs étapes. L’ancienne pensionnaire de l’école Mariama Ba a intégré le parti des Verts en 1990. ‘’J’ai été choisi pour représenter les enfants du Sénégal au premier sommet mondial de l’enfance, alors que j’avais 12 ans’’, se remémore-t-elle fièrement. ‘’Entre-temps, la présidente Aminata Mbengue Ndiaye, notre ‘’Badiène’’ (tante paternelle) m’avait présentée à Pape Babacar Mbaye, en présence du Président Abdou Diouf, en 1993. C’est Pape Babacar Mbaye qui m’avait introduite et a assuré ma formation chez les pionniers. J’ai fait mes petits pas dans la pépinière du PS et c’est en 1995 que j’ai intégré les pionniers du Sénégal’’, raconte-t-elle.
Son engagement auprès des socialistes, Aminata Diallo le doit à l’admiration incommensurable qu’elle voue à Abdou Diouf. L’actuelle présidente du réseau des femmes parlementaires pour la protection des enfants contre les violences et les abus se définit d’ailleurs comme une ‘’Dioufiste’’. Avec fierté, une lueur dans le regard, elle n’hésite pas à donner le nom de l’ancien secrétaire général de la Francophonie (Oif) comme sa référence dans le milieu politique.
Mais dans ce ‘’monde fou’’, la présidente de la 10ème coordination des femmes socialiste de Grand Yoff a également d’autres socles qui lui permettent de faire face aux réalités du terrain. ‘’Aujourd’hui, Khalifa Sall est ce personnage politique qui nous inspire qui fait que nous restons dans la politique, puisque ce n’est pas évident. C’est un homme d’expérience. Nous avons également d’autres femmes que nous suivons à l’instar d’Aminata Mbengue Ndiaye, Ndioro Ndiaye, Seynabou Wade, Aida Mbodji et tant d’autres’’, liste-t-elle.
Si la native du Fouladou (Kolda) a opté pour le camp de Khalifa, c’est à cause d’une phrase de l’ancien patron des Verts qui vaut son pesant d’or. ‘’Le Président Diouf avait dit à Khalifa Sall que Tanor allait le remplacer et il avait dit également à Tanor que Khalifa Sall était l’avenir du parti.’’ Son camp semble être choisi. En dehors de la politique, cette mère de trois filles travaille uniquement sur la question de la protection de l’enfance, surtout dans le cadre de l’abandon de l’excision et des mariages précoces. Un combat qui s’explique par son passé. ‘’J’ai été excisée à l’âge de cinq ans et j’ai accouché à trois reprises par césarienne, à cause de cette pratique’’, soupire-t-elle. Pour cette dame de 38 ans, ce sujet est loin d’être tabou. C’est pourquoi, avec plusieurs organisations, elle s’engage aujourd’hui à sensibiliser ses parents du Nord et du Sud pour l’abandon de telles pratiques.