A quelques mètres du ministère des Sports, la sirène d’un motard de la police trouble le silence. Il avance doucement pour tenter de frayer un chemin, déjà fluide, à la voiture noire qui roule derrière lui. Dans le véhicule, se trouve une Sénégalaise. Et pas n’importe laquelle. Fatma Samba Diouf Samoura, la secrétaire générale de la Fifa, paraît ainsi dans son basin ‘’Thioup’’ multicolore qui tire plus sur le violet, avec autour du cou un modeste collier en perles. Entourée des autorités du Sport sénégalais, Mme Samoura, comme une princesse, rejoint le présidium d’un pas assuré. Du dimanche 26 au mardi 28 février dernier, elle était ainsi en visite officielle dans son pays natal.
L’ancienne fonctionnaire de l’Onu est revenue au Sénégal avec un paquet de bonnes nouvelles parmi lesquelles l’implantation imminente à Dakar du bureau régional de la Fifa. ‘’J’espère qu’avec l’accord des autorités sénégalaises, ce bureau verra le jour avant la fin du second semestre de 2017’’, promet-elle. Ex-camarade de classe du portier sénégalais Cheikh Seck, Fatma Samoura a épousé le football, très tôt. Si son mari ne s’était pas cassé la jambe à l’âge de 20 ans, elle serait aujourd’hui la femme d’un footballeur professionnel. Mais Dieu a décidé que c’est elle qui aurait la notoriété dans le sport roi. Dans un milieu dominé par les hommes, rien ne se donne, il faut conquérir. ‘’Fatou est une fille intelligente et téméraire’’, dixit Anna Ndiaye, sa mère.
Une capacité à travailler dans des environnements multiculturels
Le regard pénétrant, elle garde encore un large et beau sourire, malgré ses cinquante ans. Sur le plan professionnel, son CV pèse lourd. A l’annonce de sa nomination, le président de la Fifa, l’Italien Gianni Infantino, a expliqué que ‘’le Conseil s'était montré particulièrement impressionné par son expérience, son expertise en matière de bonne gouvernance, ainsi que sa capacité à travailler dans des environnements multiculturels’’.
Issue de l’ethnie sérère, Fatma Samoura est une polyglotte qui parle l’anglais, l’espagnol, et l’italien. En wolof comme en français, cette fille d’un ancien officier de l’armée sénégalaise s’exprime d’une voix claire, sans tic et pleine d’assurance. Elle a peut être acquis ses aptitudes de par ses études et pérégrinations onusiennes (Djibouti, Cameroun, Tchad, Guinée, Madagascar et Nigeria). Elle est titulaire d'un Master d'espagnol et d'anglais de l'université de Lyon, et d’un autre en relations internationales et commerce international de l'Institut d'Études Supérieures Spécialisées (IECS) de Strasbourg. Et avant de rejoindre l'ONU en 1995, elle a passé huit ans dans le secteur privé, chez une filiale des Industries chimiques du Sénégal, relève le site de la Fifa.