Un arrêté du ministère de l’Environnement et du Développement durable interdit depuis janvier dernier de couper du bois de "venne" durant la campagne d’exploitation forestière 2016-2017, a annoncé mardi le colonel Modou Faty Niasse, inspecteur régional des eaux et forêts de Tambacounda (est).
"Cette année, il est exclu d’exploiter du bois de ‘venne’. C’est une espèce menacée, c’est illicite de couper ce bois", a-t-il averti, en marge d’une réunion d’information sur l’arrêté organisant la campagne d’exploitation forestière 2016-2017.
Des exploitants forestiers, des élus locaux et des agents des eaux et forêts de Tambacounda ont participé à cette rencontre en prélude à la signature de protocoles concernant les exploitants forestiers et les collectivités locales.
La campagne d’exploitation forestière a démarré le 31 décembre dernier et se poursuivra jusqu’au 30 novembre prochain, selon l’inspecteur régional des eaux et forêts de Tambacounda.
L’arrêté interdisant la coupe du bois de ’’venne’’ a été signé le 26 janvier par le ministre de l’Environnement, près d’un mois après l’ouverture de la campagne, à la suite de la découverte d’un trafic frauduleux de ce bois précieux en direction de la Gambie, a expliqué le colonel Niasse.
Ce trafic a eu lieu avec la "complicité" d’habitants des localités sénégalaises situées à la frontière avec la Gambie, a-t-il dit, espérant que les nouvelles autorités gouvernementales gambiennes vont aider le Sénégal à éradiquer cette fraude.
Le bois de "venne" est une "espèce noble" très convoitée pour sa qualité.
Il est rarement retrouvé parmi les troncs d’arbres saisis par les services des eaux et forêts, en raison de sa raréfaction, selon l’inspecteur régional des eaux et forêts.
La campagne d’exploitation forestière 2016-2017 démarre dans un contexte de "normalisation des relations entre le Sénégal et la Gambie", a souligné le préfet de Tambacounda, Mor Talla Tine, lors de la réunion d’information sur le nouvel arrêté interdisant le trafic du bois de "venne".
"Pour l’essentiel, ce trafic profitait à des ressortissants de ce pays où à des étrangers qui s’y étaient installés", a ajouté M. Tine, en parlant de la Gambie, dont le nouveau président, Adama Barrow, a fait part de sa volonté de lutter contre le trafic de bois en provenance du Sénégal à l’intérieur de son pays.