Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Mame Mbaye Niang, ministre et responsable politique à l’Apr: ‘’Khalifa Sall est un comédien qui fait de la diversion’’
Publié le mercredi 8 mars 2017  |  Enquête Plus
Ouverture
© aDakar.com par Mb. BA
Ouverture d`un atelier ouest-africain sur le renforcement des services publics de l`emploi
Dakar, le 08 Février 2016 - Un atelier ouest-africain sur le renforcement des services publics de l`emploi s`est ouvert, lundi à Dakar, en présence du ministre de la Jeunesse et de l`emploi. Cette rencontre est organisée à l`initiative du Bureau national du Bit, en partenariat avec la Commission de la CEDEAO et l`agence nationale pour la promotion de l`emploi des jeunes du Sénégal (ANPEJ). Photo: Mame Mbaye Niang, ministre de la Jeunesse et de l`emploi




Sans surprise ! A propos des faits pour lesquels Khalifa Sall est poursuivi, le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la construction citoyenne, Mame Mbaye Niang, n’a pas la même lecture que le maire de Dakar, hier en conférence de presse. Il estime qu’on ne peut pas parler de fonds politiques pour ce qui est des fonds incriminés. Mame Mbaye Niang pense que le maire de Dakar fait de la diversion pour ne pas avoir à répondre sur les faits qui lui sont incriminés.

Le maire de Dakar Khalifa Sall a fait une sortie pour soutenir que toutes les accusations portées à son endroit sont politiquement motivées. Avouez que c’est bien difficile de penser le contraire…

Ecoutez, je vais aller droit au but. Monsieur Khalifa Sall fait de la diversion. C’est un comédien qui fait de la diversion. Dans sa situation, on peut concéder que c’est normal, puisqu’il est dans ses derniers retranchements. Il développe une stratégie adaptée à la circonstance. Nous l’avons bien écouté. Et cela fait suite à la sortie du Procureur de la République qui a cité des faits clairs qui lui sont incriminés. Mais au lieu de répondre aux faits, il les contourne pour faire de la pure politique. Sans entrer dans les détails de droit qui sont du ressort du juge, il faut savoir que cette procédure fait suite à une enquête de l’Inspection générale d’Etat ; un corps de contrôle suffisamment crédible et honnête avec des fonctionnaires très professionnels.

Les éléments de charge auxquels il n’a pas voulu répondre dans les faits viennent de ce rapport. Et il y a aussi beaucoup de mauvaise foi dans ses dires, puisqu’il parle de fonds politiques, alors qu’ils n’existent pas dans les mairies, mais seulement à la Présidence de la République et à l’Assemblée nationale. Les fonds politiques sont votés à l’Assemblée nationale, au vu et au su de tout le monde. Ils obéissent à des textes. Où sont les textes ? Et où est-ce qu’on a vu une mairie se doter de fonds politiques ? C’est absurde ! Et c’est intentionnel, il veut installer une confusion, oubliant que les Sénégalais ne sont pas des demeurés.

Il a surtout dit que les caisses d’avance étaient gérées de façon quasi discrétionnaire, depuis la période coloniale.

Il faut arrêter cette confusion que Khalifa Sall veut entretenir. Monsieur Khalifa Sall parle tantôt de caisse d’avance, tantôt de fonds politiques. Or, depuis 2003 – c’est vérifiable – il y a eu un décret du Président Wade qui a créé justement cette caisse. Il dit que ses prédécesseurs faisaient la même chose. A supposer même que cela soit vrai, en quoi cela lui donne-t-il la légitimité de continuer cela ? Une gestion, c’est assumé par une personne qui en est l’administrateur. Il est responsable aux yeux de la loi et des populations.

Il a dit ce qu’il a fait de cet argent. Mais la grande contradiction qu’il fait, c’est quand il dit ‘’j’ai donné à x ou y’’, parce qu’ils étaient malades, parce qu’ils sont dans une pauvreté extrême. Or, nous savons bien que dans le budget de la mairie, il y a des lignes qui sont prévues pour cela. Que ça s’appelle ‘’Aide’’, ‘’Sinistre’’, ‘’Dépenses Tabaski’’, ‘’Hajj’’ etc, ça existe dans le budget et c’est voté par le Conseil municipal… C’est régulier, clair… S’il veut aider les populations, c’est cet argent régulier, inscrit dans le budget qu’il utilise. On ne peut pas divertir les Sénégalais avec de l’émotion fabriquée. Comment une personne peut prendre de l’argent, dire qu’il va acheter du riz, au détriment même de la personne qui est supposée lui vendre cela et se retourner ensuite pour parler de chasse aux sorcières.

Mais lorsqu’il dit qu’il a utilisé l’argent pour les malades chroniques etc, ne vous met-il pas dans l’embarras, car le Président lui-même fait la même chose en utilisant ses fonds politiques pour x ou y raison ?

Je viens de vous dire qu’il faut comparer ce qui est comparable. Il n y a aucune mairie qui dispose de fonds politiques. Or, Mr Khalifa Sall reconnaît avoir reçu 30 millions par mois en liquide sur la base de fausses factures.

Il y a un problème sur les personnes qui ont bénéficié de ces fonds. Certains sont parmi vous…

(Il coupe) Ces personnes sont les seuls responsables de cela. Ce sont des Sénégalais qui sont peut-être allés poser leur problème, c’est leur problème. Moi, je ne l’aurais pas fait. Mais, je reste convaincu que l’administration de ces fonds est de la responsabilité du maire et non pas aux personnes à qui il donne de l’argent. Il faut qu’on arrête de divertir les Sénégalais. Quand on pose des actes pareils, on doit être capable de les assumer devant la loi, au lieu de chercher partout des boucs émissaires et des faux-fuyants.

Vous dites que le Procureur fait son travail, mais beaucoup de Sénégalais, comme lui-même Khalifa Sall, ne manquent pas de faire des rapprochements avec les prochaines élections législatives, relativement au poids qu’il a à Dakar.

Premièrement, il faut savoir qu’être opposant ne peut pas et ne devrait pas être synonyme d’immunité. Nous sommes tous soumis aux missions d’audit et de vérification. Et de deux, c’est méconnaître les réalités politiques sur le terrain que de penser que Khalifa Sall peut nous gêner à Dakar. Les dernières consultations référendaires, qui ont mobilisé l’électorat de Dakar, ont donné Khalifa Sall perdant. Vous vous rappelez bien qu’il y a eu une forte mobilisation pour que l’électorat de Dakar dise non au texte du référendum, mais cela s’est soldé par un échec. C’est le dernier baromètre. Donc, en quoi Khalifa Sall peut-il constituer une réelle menace ? Si c’est une bataille politique, nous avons des arguments politiques à faire prévaloir ? Nous n’avons pas besoin de manipuler ou d’exercer quelle que pression que ce soit sur la justice. La justice est en train de faire son travail.

Le malaise est lié au fait que Khalifa Sall n’est pas la seule personnalité de l’opposition qui est concernée. Il y a aussi l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye avec le contentieux l’opposant à son épouse. Il y a Barthelemy Dias, Bamba Fall. Et cerise sur le gâteau, un magistrat a démissionné tout récemment du Conseil supérieur de la magistrature…

Vous savez, il y a beaucoup d’amalgames. Et nous avons l’impression qu’on le fait exprès. Pour Abdoul Mbaye, c’est lui-même qui a attrait son épouse à la barre. Au moment où il le faisait, il était le Premier ministre du Sénégal. Il a eu à bénéficier de deux audiences à huis clos. Je vous demande d’interroger Seydou Guèye, ancien Secrétaire général du gouvernement sur ces faits, car il était témoin. Demandez à Seydou Guèye quelle tête il avait ce jour-là, lorsque le juge a prononcé le divorce d’Abdoul Mbaye ? Je précise qu’il était Premier ministre du Sénégal. Ce sont des choses que les gens oublient ou font semblant d’oublier. Et subitement, parce qu’il est opposant, on n’est plus devant la même affaire. On est maintenant devant une affaire politique. C’est de la mauvaise foi, tout court. Le cas du maire de la Médina Bamba Fall est simple. Il y a des images qui ont même été montrées à la télé. Khalifa Sall a même dit à un de vos confrères que la possibilité, ce jour-là, pour qu’il y ait mort d’homme était réelle. Les victimes ont donc porté plainte et le juge a été saisi. Donc, c’est basé sur des faits et non sur des montages politiques. Ce sont des agressions. Mais alors pour Barthélemy Dias, tout le monde sait ce qui s’est passé. Quand on arrivait au pouvoir, il était en prison.

Vous l’avez aidé à sortir de prison.

Non, il a eu une liberté provisoire. Tout le monde l’a soutenu sur la base de sa relation des faits. Mais la justice a fait une enquête. Quand on apprend que Ndiaga Diouf est mort parce qu’il a reçu une balle dans le dos, peut-on parler de légitime défense ? C’est ce que la justice a dit.

Pour le juge qui a démissionné du Conseil supérieur de la magistrature, je ne peux pas fonder une opinion sur son seul cas, alors qu’on a des centaines de magistrats au Sénégal. Il est libre d’avoir son opinion. Il y a 14 millions de Sénégalais et chacun est libre d’avoir son opinion. Mais, on ne peut pas dire que c’est cela l’opinion des magistrats, car une seule hirondelle n’annonce pas forcément le printemps.

Mais les rapports qui sortent, on a l’impression que seuls ceux qui auditent vos opposants sont traités.

Attendez, moi je suis étonné de constater l’étonnement de Khalifa qui fait comme s’il venait de découvrir le rapport. Ce n’est pas vrai, il a signé le rapport. Quand on lui a dit que tu as acheté du riz pour 15 millions, du mil pour 15 millions et que vous avez pris l’argent cash, avec votre DAF, il a reconnu. Et c’est sur cette base, qu’il est poursuivi. Il est libre de faire de la politique, mais il doit répondre sur les faits. C’est tout ce qu’on lui demande. Et le pauvre Sénégalais qu’on condamne parce qu’il a volé un bœuf ? Lui n’a pas accès à la presse pour crier son ras-le-bol.

La mauvaise foi va plus loin. J’ai même entendu les gens faire des confusions tellement ridicules, mettant les rapports de l’IGE et de l’OFNAC sur un même pied. Or tout le monde sait que l’IGE produit des rapports pour le Président de la République qui les transmet au Procureur. L’OFNAC donne directement au procureur ses rapports. Le procureur lui-même a dit qu’il a remis des rapports à la Division financière qui est en train de chercher des informations complémentaires

Au fond qu’est ce qu’on nous reproche ? D’encourager la reddition des comptes, de faire régner l’Etat de droit ? De ne pas fermer les yeux sur des crimes ? Aujourd’hui, je suis désolé de le dire, on fait face à la manipulation, aux rumeurs, aux fausses nouvelles. C’est de la politique de bas étage. Nous sommes prêts à nous battre, à faire face.

Les manipulations, vous en faites vous aussi en politique.

Lorsque nous faisons de la politique, nous n’avons pas besoin de donner des informations erronées. Notre argumentaire politique, c’est notre bilan. Le Président de la République a pris le pouvoir avec un taux de croissance de 1,6. Aujourd’hui, nous sommes à 6,7. Il y a combien de Sénégalais qui n’avaient pas d’électricité qui se retrouvent aujourd’hui avec de l’électricité. Combien n’avaient pas d’eau potable qui en ont aujourd’hui ? Combien sont-ils à bénéficier d’un meilleur système de santé ? Et les bourses sociales ? Notre bilan est suffisamment honorable. Il y a des améliorations dans la vie des Sénégalais, même s’il reste des choses à faire. Ce sont des faits que nous opposerons à nos détracteurs.

Des divisions, il y en a quand même chez vous. L’APR ressemble à une armée mexicaine. Même pour Dakar, on ne sait pas qui va diriger les listes.

Vous savez, chez nous, il n’y a pas de titre ou grade qui vaille. On se retrouve derrière le Président de la République qui est suffisamment informé sur tout le monde. Maintenant, il est tout à fait normal que chacun puisse avoir des ambitions. Mais, ce qui est déterminant, c’est le choix des hommes qui vont diriger la machine électorale qui va être mise en branle et le bilan qui sera présenté aux Sénégalais. Même au niveau des partis de l’opposition, il y a des tensions. C’est normal…

Votre parti n’est-il finalement pas à l’origine de toutes ces convulsions, au PS, au PDS etc ?

Les divisions, il y en a partout. Il faut être aveugle pour ne pas voir qu’il y a une recomposition politique. C’est normal qu’il y ait ces chocs-là. Et je vous assure que le Président va aider à investir les meilleurs d’entre nous. Il n’y a pas de grade, pas de statut particulier, ce sont les meilleurs d’entre nous qui seront investis. Et les autres ont l’obligation morale et politique de soutenir (…). Un parti politique est composé de porteurs de voix, porteurs d’idées et un pacte de confiance. C’est une bonne symbiose de ces porteurs de voix et ces porteurs d’idées qui se fera.

Rien n’est donc encore décidé chez vous ?

Ça, seul le Président de notre parti peut vous dire.

Comme Wade en son temps, c’est la seule constante !

Ce n’est pas une histoire de constante, c’est notre dénominateur commun. Notre parti, comme la Coalition Benno, est organisé autour de Macky Sall. Le président ne prend pas position sur la base du seul jugement que je fais ? Je ne serais pas alors là où je suis. Le Président est suffisamment outillé avoir toutes les informations dont il a besoin pour faire les choix les mieux éclairés.

Lors de la conférence de presse de Khalifa Sall, on a remarqué la présence de Moustapha Sy, il a exprimé son amitié au maire de Dakar avant de vous mettre en garde.

J’ai beaucoup de respect et de l’admiration pour mon oncle Moustapha de par ce qu’il représente et la communauté qu’il représente. Il n’est pas l’administrateur des fonds incriminés. Il a reçu la version de Khalifa Sall, je crois que nous aurons la possibilité de lui donner la nôtre. C’est tout !

Vous ne voulez pas lui répondre ?

Non, je vous dis qu’il a eu la version de Khalifa. Je lui dis poliment, de nous donner l’opportunité de lui donner notre version.
Commentaires