Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo, a annoncé hier, à Rufisque, de nouvelles mesures pour renforcer la sécurité face aux agressions et meurtres qui sont devenus récurrents dans la capitale sénégalaise.
Interpellé hier par le maire de la commune de Rufisque Est, Boubacar Albé Ndoye, sur l’insécurité dans sa ville, le ministre de l’Intérieur a indiqué que son département est dans un processus de mise en place des postes de police de proximité. ‘’Notre objectif, c’est qu’au niveau des grandes agglomérations comme Dakar, dans chaque commune, qu’il y ait au moins un poste de police. Dans les prochains mois, nous allons ériger un commissariat ou un poste de police, dans chaque commune’’, a annoncé Abdoulaye Daouda Diallo, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la Protection civile.
Le ministre en charge de la Sécurité publique a ajouté que le gouvernement est conscient que la sécurité reste un défi à relever à Dakar. ‘’Des efforts sont train d’être faits, a-t-il ajouté. Depuis 2012, la police a recruté plus de 3700 éléments. Ce nombre est certes insuffisant, mais les choses seront améliorées progressivement. Pour cette année, il est aussi prévu le recrutement de 1500 policiers. Nous allons également renforcer les véhicules de la police pour qu’au moins, dans chaque poste ou commissariat, il y ait au moins deux voitures pour faire des patrouilles, le jour comme la nuit, selon leur ressort territorial’’.
Régler le casse-tête des ‘’deux roues’’
Abdoulaye Daouda Diallo a également annoncé des ‘’mesures importantes’’ comme la mise en place des caméras de surveillance. Récemment, il y a eu beaucoup d’agressions et de meurtres. Le dernier en date a eu lieu le week-end dernier. Un étudiant marocain a été assassiné. ‘’Certes, la police a fait son travail pour arrêter les suspects. Mais cela est facilité par les caméras de surveillance installées dans certaines zones de la capitale. C’est à partir de ces caméras qu’ils ont été identifiés’’, a-t-il dit. Toutefois, pour le ministre de l’Intérieur, le souci majeur, pour le moment, reste celui des ‘’deux roues’’. ‘’C’est vrai que c’est un moyen de transport qui facilite la mobilité, avec le nombre de voitures à Dakar et les embouteillages. Cependant on a constaté, depuis le début, que la plupart des agressions sont causées par les jeunes à bord de ces scooters’’, constate le ministre.
‘’Pour régler ce problème, poursuit-il, les motos qui n’ont pas de plaque d’immatriculation seront non seulement arrêtées, mais à partir de certaines heures, elles ne vont plus circuler’’, a-t-il prévenu. C’est pourquoi, a poursuivi le ministre, des instructions sont données au Directeur général de la Police, pour que tous les motards de police fassent partie de la sécurité. ‘’Parce que des fois, les policiers arrêtent les conducteurs de deux-roues, mais ils refusent d’obéir et s’enfuient. En général, ils ne les suivent pas, parce que qu’ils n’ont pas de motos. Tout ce dispositif doit nécessairement être accompagné de patrouilles qui doivent être faites, de manière rapprochée avec les populations. Dès lors, j’appelle ces dernières à collaborer avec les policiers pour dénoncer ces bandits’’, a dit Abdoulaye Daouda Diallo.
46 000 milliards de F CFA de pertes liées aux catastrophes naturelles
A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré le 1er mars la Journée mondiale de la Protection civile. Ses objectifs sont, entre autres, selon le ministre de l’Intérieur, d’éducation, de sensibilisation des populations et de conscientisation des pouvoirs publics par rapport aux catastrophes naturelles. En effet, dans son rapport 2017 intitulé ‘’Indestructible : Renforcer la résilience des plus pauvres face aux catastrophes naturelles’’, la Banque mondiale révèle, selon Abdoulaye Daouda Diallo, que ‘’les catastrophes naturelles, toutes natures confondues, ont engendré des pertes économiques s’élevant à environ 46 000 milliards de francs CFA.
Ces pertes ont été causées par 346 catastrophes ayant entraîné 22 773 pertes en vies humaines et 98,6 millions de personnes affectées’’, à travers le monde. Ramenées à l’échelle nationale, ‘’ces statistiques élevées et dévoilées à titre indicatif sont révélatrices des conséquences que les catastrophes naturelles pourraient entraîner, en cas de survenance’’, a souligné le ministre. Selon qui, outre les dangers qui guettent la sécurité de certaines populations sénégalaises, il faut souligner la vulnérabilité de certains secteurs de l’économie nationale qui, à l’exemple du tourisme, en a souffert ces dernières années.
‘’Pour répondre efficacement à ces défis perpétuels, la solution serait de renforcer le système national de protection et réduction des risques de catastrophe’’, a-t-il préconisé. Ainsi, le maire de Rufisque Est a-t-il soutenu que le choix de Rufisque, et notamment de Thiawlène, pour abriter la cérémonie, ‘’n’est pas fortuit’’. Il est surtout lié aux problèmes d’érosion côtière. ‘’L’Etat, appuyé par l’Union économique et monétaire (Uemoa), a posé des jalons qui constituent un début de solutions pour l’avancée de la mer’’, a-t-il témoigné. Pour rappel, une digue de protection d’une longueur de 700 m a été construite sur les rives de la localité. Cela, dans le cadre du projet d’urgence de protection côtière des quartiers de la Langue de Barbarie sur environ 3,5 km.