Le 7ème art sénégalais a eu sa « Journée » à lui au Festival panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco)…De quoi émouvoir quelques-uns des cinéastes et autres réalisateurs présents lors de la conférence de presse d’hier, mardi 28 février, au Marché international du Cinéma africain (Mica). On les entendra d’ailleurs dire que le Fonds de promotion à l’Industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica), qui dévoilera dans quelques jours la liste des tout derniers projets retenus, une trentaine, était d’un soutien inestimable. Moussa Touré, qui s’est surtout adressé aux plus jeunes, défendra quant à lui l’idée d’un cinéma sénégalais, où les cinéastes eux-mêmes seraient unis
Dans quelques années, on parlera forcément de ce mardi 28 février 2017, de façon plus ou moins nostalgique, comme de la toute première «Journée du cinéma sénégalais», sous cette forme-là, au Festival panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco)…
L’expérimenté Ousmane William Mbaye, auteur de plusieurs portraits, dont le dernier, sur Cheikh AntaDiop (Kemtiyu-SéexAnta), n’hésitera d’ailleurs pas à utiliser le mot «innovation». On l’entendra encore dire que les autorités sénégalaises, si l’on prend l’exemple du Fonds de promotion à l’Industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica), avaient changé dans leur façon de traiter avec les cinéastes sénégalais, quand on sait que selon lui, «les Anciens ont longtemps cheminé seuls». Le secrétaire permanent du Fopica, Abdoul Aziz Cissé, qui reviendra justement sur l’histoire de ce Fonds, qui a financé 32 des 81 projets qui lui ont été soumis en 2014, a aussi annoncé que la liste des projets retenus pour 2016, (32 sur 137) serait publiée dans quelques jours.
Et quand on y pense, la journée d’hier, avec son côté «symbolique», et intergénérationnel, pour parler comme Ben DiogayeBèye, assis juste à côté du cinéaste malien Souleymane Cissé, c’était sans doute tout ce qu’il fallait pour en émouvoir quelques-uns. Certains d’entre eux n’hésiteront d’ailleurs pas à faire le tri dans leurs souvenirs. Le réalisateur Moussa Touré évoquera par exemple son tout premier Fespaco, c’était en 1987, mais de façon quasi anecdotique. Car dans la matinée d’hier, au Centre de conférences de Ouaga 2000, où le Marché international du Cinéma africain (Mica) a officiellement pris ses quartiers, Moussa Touré a surtout assumé son statut d’aîné, avec l’air de dire aux plus jeunes que le cinéma était évidemment une aventure individuelle, mais que les personnes du milieu avaient surtout besoin d’être unies, pour en faire quelque chose de bien.
Moussa Touré, qui a son «Bois d’ébène» à défendre, intitulé de ce documentaire qui lui a valu une sélection au Fespaco cette année, a même laissé entendre qu’il n’y avait pas la moindre «compétition» entre lui et les autres cinéastes de sa génération, et que même s’il y avait quelque problème que ce soit entre eux, ce sont des choses que l’on pourrait tout à fait résoudre à la maison…Autrement dit sans avoir à leur faire prendre l’avion. Et encore, dira-t-il, ce sont des choses que l’on pourrait tout à fait éviter…
Parmi les plus jeunes, il y avait quelqu’un comme Abdou Lahad Wone, le réalisateur de la série « TunduWundu», qui se dira quant à lui très «fier» de pouvoir représenter le Sénégal, surtout avec le «soutien» de l’Etat. Idem pour la toute jeune Adama Bineta Sow, moins de 23 ans, qui a appris, il y a quelques semaines, que son film, «Aveuglé par une aveugle», avait été aussi sélectionné pour cette 25ème édition du Fespaco.