Dans le cadre des réformes en cours depuis le mois de mai 2016 et la mise en place de son programme Forward, le Sénégal a été choisi pour abriter un nouveau bureau régional de la Fifa au terme du deuxième semestre 2017. L’annonce a été faite hier, mardi 28 février par Fatoumata Diouf Samoura qui effectue depuis dimanche dernier une visite officielle à Dakar.
La secrétaire générale de la Fifa, qui incarne la nouvelle administration de l’organisation faîtière du football, a profité de la rencontre avec les autorités sénégalaises, le ministre des Sports et la Fédération sénégalaise de football pour soumettre son projet. Une occasion pour la Sénégalaise face à la presse de dévoiler les principaux axes des réformes enclenchées par l’administration du président Gianni Infantino et qui touchent principalement l’organisation d’une Coupe du Monde à 48 à partir de 2026 et autres programmes de développements par la Fifa.
En visite officielle au Sénégal depuis dimanche, Fatoumata Samoura Diouf a annoncé dans le cadre de la réorganisation de l’administration de la Fifa, l’ouverture imminente d’un nouveau bureau régional de la Fifa à Dakar. Après l’avoir soumis aux autorités étatiques et à la Fédération sénégalaise de football, la secrétaire générale de l’instance dirigeante du football mondial l’a indiqué à la fin d’une rencontre qu’elle a tenue hier, mardi 28 février, avec les membres du bureau de la Fédération sénégalaise de football.
« Avant les nouvelles réformes la Fifa disposait ainsi de quatre bureaux en Afrique.
Suite à la réorganisation de l’administration, la Fifa a décidé pour des raisons de proximité et de commodité d’ouvrir ce bureau à Dakar. J’ai annoncé la bonne nouvelle au Premier ministre. Le président de la Fsf était au courant. J’espère qu’avec l’appui des autorités sénégalaises ce bureau verra le jour avant la fin du second semestre 2017 », a-t-elle annoncé au cours de son point de presse. Ce bureau attribué à titre gratuit, ajoute-t-elle, sera composé de cinq personnes dont un directeur, un directeur technique, un responsable du marketing et du développement, un responsable de l’audit. «On espère que ce bureau servira d’extension des responsabilités de l’administration à la Fifa et aider en mettre en place dans une grande mesure le programme Forward de la Fifa mais également toutes les réformes qui sont en cours depuis le mois de mai 2016 », fait-elle savoir.
Financement du football : Le nouveau programme forward mis en branle
Fatoumata Diouf Samoura a, par ailleurs, profité de ce face à face avec la presse pour exposer les grands axes des reformes entrepris par la Fifa pour le développement du football Mondial. Elles tournent principalement autour du programme Forward, l’unique programme sur lequel le président de la Fifa Gianni Infantino a été élu, et qui consiste à regrouper tous les programmes autour d’un mais aussi à multiplier par quatre les revenus habituellement attribués sous les différents programmes.
Sur ce, la secrétaire générale de la Fifa rappelle que chacune des 211 associations membres pourra ainsi bénéficier une allocation de 1 million, 250 mille dollars par année. « Les 500 milles dollars sont destinés aux opérationnels et aux administratifs, 750 mille pour le développement des compétitions. Pour les pays qui sont enclavés et qui ont des difficultés, il y’ a possibilité d’y avoir accès à un fonds estimé à 175 mille dollars. Il y a un équipement surtout pour le football des jeunes et des femmes d’à peu 150 mille», détaille-t-elle. Ce programme forward dont le financement estimé 500 milles dollars a déjà débloqué pour 151 pays sur les 211. Il doit cependant faire l’objet de la signature d’ici le 1er juin 2017 d’une convention entre la Fifa et les Fédérations qui seront financées.
« Ce programme doit développer les priorités du football. C’est à travers une meilleure gestion et une meilleure rationalisation des ressources. Avant, on ne savait pas sur quels critères étaient attribués ces financements. Le programme Forward fera l’objet d’un contrat. Les priorités seront définies non pas par la Fifa mais par la Fédération elle-même », précise t-elle, avant d’appeler qu’une partie non négligeable puisse être attribuée au football féminin. «Le football féminin est reconnue comme une partie intégrante et non une parente pauvre du football avec une division totalement dédiée au développement du football féminin et qui est dirigé par une dame de la Nouvelle-Zélande et qui fait partie du comité des réformes», invite-t-elle.
Mme Samoura n’a pas ainsi manqué de revenir sur les raisons qui ont poussé l’instance de la Fifa à décider de l’organisation de la Coupe du monde à 48 équipes à partir de 2026. De ce point de vue, elle déclare que beaucoup d’éléments militent en faveur de cette extension.
« Cette révolution a lieu tous les 30 ans. Depuis mon arrivée, cela a pris deux conseils. Les membres du conseil ont demandé à la Fifa de donner. Lorsque l’administration a délivré son document en janvier, à l’unanimité au niveau des six confédérations, la décision a été prise», explique-t-elle avant de poursuivre : «je suis en discussion avec les présidents et secrétaires généraux des six confédérations. J’essaie de trouver la meilleure approche qui représente la qualité du football mais également la représentativité géographique au sein de la Fifa. Le travail qui a été demandé, a permis de constater que pour les 80 matchs prévus, il n’y aura pas un jour de plus par rapport au format d’aujourd’hui. On n’aura pas plus de sept matchs pour le vainqueur de la Coupe du monde. Donc, en terme d’efforts sportifs, puisque la Coupe du monde se joue en fin de saison, il n’y aura pas un impact sur les grandes équipes comme elles le craignaient. On n’aura pas besoin de plus de douze stades mais la cerise sur le gâteau : on aura à générer si cette coupe du monde se passe avec un bonus de 640 millions. Un bonus qui ne va pas rester dans les coffres ou dans des réserves mais va être réinvesti dans le football».
8 équipes pour l’Afrique à partir de 2026
Elle relève également que cette Coupe monde à 48 qui se déroulera à partir de 2026 permettra ainsi à l’Afrique d’avoir un minimum 8 équipes. « Pour l’Afrique, ce sera tout gagnant qui pourrait passer à plus 8 et peut être à dix si on se bat bien. On espère aussi que le trophée puisse être soulevé par une équipe africaine», a-t-elle indiqué.
Quid d’une deuxième Mondial en Afrique, la secrétaire générale de la Fifa soutient qu’il n’y a pas beaucoup de pays qui peuvent satisfaire aux exigences et l’organisation de la Coupe du monde, à fortiori une coupe du monde à 48. «L’Afrique du Sud l’a organisé avec le succès que nous connaissons. Il y a deux autres qui peuvent le faire. Dans le cadre des réformes, on autorise maintenant aux confédérations qui ont la chance d’abriter la Coupe du monde de pouvoir co-organiser comme celle de 2002 au Japon et Corée du Sud. Pour l’Afrique, il faut qu’il ait de meilleurs moyens de communication pour que les gens puissent se déplacer plus facilement. Pour l’Afrique, c’est une période de test et elle devrait mettre en normes ses infrastructures. La Coupe du monde, c’est quand même le top des compétitions. On ne peut pas se permettre d’infrastructures sous standard. Tout doit être parfait parce que c’est la compétition qui permet à la Fifa de générer 5 milliards de dollars tous les quatre ans. C’est avec cette somme que nous arrivons à financer tous nos programmes et compétitions », soutient-elle. Revenant sur les attentes, elle a souhaité que le football ne continue plus à être dominé par la politique. A ce titre elle n’a pas manqué de citer en exemple la Fédération sénégalaise de football « La Fifa ne s’immisce pas la politique mais que les nouveaux statuts sont disséminés un peu partout.
La fédération marche, on a moins de scandales qu’avant. La Fédération s’est ouverte aux femmes au niveau de son comité exécutif », dira-t-elle tout en plaidant pour le développement accru des infrastructures de formations en faveur des jeunes. « Quand on parle de football, on pense aux jeunes qui jouent dans la rue et qui sont dans des conditions qui pourraient être améliorées, qu’il ait beaucoup plus d’académies. L’exemple de celle Diambars de Saër Seck peut être multiplié par 10, par 30 et qu’on le retrouve au niveau de toutes les régions d’Afrique mais aussi du monde. Que l’on n’ait pas toujours le football professionnel en ligne de mire. Aujourd’hui, 2% des footballeurs sont des professionnels. L’ouverture de la Coupe du monde à 48 permettra de donner aux petites nations de pouvoir faire partie un jour de la fête du football. La Coupe du monde à 48, c’est la joie et le rêve de toute nation de football», note-t-elle.