Le montant de la caution à verser pour les législatives du 30 juillet prochain passe de 20 millions à 15 millions. La décision a été prise par le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, après un avis consultatif, en application du Code électoral, de la Commission appelée à se prononcer sur le montant de la caution. Un montant qui semble trancher entre la volonté du camp de la majorité qui optait pour le maintien de la caution de 2012 (20 millions) et l’opposition qui militait pour une réduction drastique de la somme à 05 millions.
C’est maintenant officiel. Sur arrêté 3397 du ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo, en date du 27 février dernier, le montant de la caution à verser pour prendre part aux prochaines législatives, passe de 20 millions à 15 millions. La décision a été prise par Abdoulaye Daouda Diallo, après un avis consultatif, en application de l’article R.80 du Code électoral, de la Commission appelée à se prononcer sur le montant de la caution pour les élections législatives du 30 juillet prochain, en sa séance du 23 février dernier.
Mieux, la note rendue publique hier, mardi 28 février, renseigne qu’en application de l’article R.57 du Code électoral, il est imprimé pour chaque liste un nombre de bulletins de vote au moins égal au nombre des électeurs inscrits majoré de 20%. Le communiqué des services du ministère de l’Intérieur indique, en outre, que l’Etat prendra en charge, pour chaque liste à ce scrutin, 15.000 exemplaires d’affiches destinées à faire connaitre le programme de la liste (56cm* 90cm), autant d’exemplaires d’affiches destinées à annoncer les réunions électorales de propagande (28cm*45cm), et enfin 255.000 exemplaires de circulaires de propagande (21cm* 27cm).
Le montant arrêté pour la caution semble de fait trancher le manque de convergences de vue, noté lors de la consultation pour avis des acteurs membres de la Commission en charge du processus électoral, le 23 février dernier. En effet, lors de ladite réunion, les représentants de la mouvance présidentielle, Bennoo Bokk Yaakaar, avaient soutenu la thèse du maintien de la caution à 20 millions. Comme argument, le camp du pouvoir estimait que le maintien de la caution de 2012 permettrait aux partis politiques de contribuer à la prise en charge des dépenses liées à l’organisation de ces élections, donc à la vie de la Nation. Un argument que partagent certaines formations de l’opposition dont la Convergence démocratique Bokk Gis Gis qui pense qu’à défaut, il faut fixer la caution à 15 millions.
Un tel avis n’avait pas rencontré le consentement des représentants de l’opposition qui ont soutenu la thèse de la baisse dudit montant afin de se conformer aux dispositions des réformes constitutionnelles adoptées lors du référendum du 20 mars dernier, prônant pour une large participation citoyenne à la vie politique. Ces partis de l’opposition qui ont proposé des sommes diverses, allant de zéro à 5 millions, affirmaient que la caution à 20 millions risquait de laisser l’animation de la démocratie aux seuls nantis.
Ainsi, le ministre de l’Intérieur très controversé par le front de l’opposition Mankoo Wattu Senegaal vient, par cet arrêté, de mettre fin à la polémique suscitée sur la somme à verser pour prendre part aux joutes prochaines. A noter, par ailleurs, que la caution est remboursée si le parti ou la coalition parvient à décrocher, ne serait-ce qu’un seul siège à l’hémicycle.