La baisse des prix de la facture d’électricité était calculée à 10%. Mais, au final, les clients à faibles revenus, dont la consommation est inférieure à 150 kilowatts/heure, ont une baisse de 15% sur leurs factures. C’est ce qu’a annoncé hier la Commission de régulation du secteur de l’électricité qui a fait face à la presse hier.
Les prix des factures d’électricité ont connu une baisse. La mesure est même effective. La Commission de régulation du secteur de l’Électricité (CRSE), à travers un point de presse tenu hier dans ses locaux, est revenue sur les modalités de mise en œuvre de cette décision du chef de l’État. Selon le président de la CRSE, la baisse moyenne des tarifs est de 10%. Par contre, pour les clients dont la consommation est inférieure à 150 kilowatts/ heure, ils ont obtenu une baisse de 15%. Cette branche concerne, selon Ibrahima Amadou Sarr, les clients à faibles revenus.
Ainsi, dans sa nouvelle grille tarifaire, la Senelec applique une baisse de 15% sur le tarif de la première tranche. Le prix du KWh est alors passé de 106,44 F CFA à 90,47 F CFA. Pour la deuxième tranche, une baisse de 11% est appliquée. Ce qui fait que le kilowatt/heure passe désormais de 114,2 F CFA à 106,64 F CFA. Le prix de la 3ème tranche passe de 117,34 F CFA le kilowatt/heure à 112,65 F CFA soit une baisse de 4%. Ces tarifs concernent surtout ‘’les clients de la basse tension, petite et moyenne puissance’’, renseigne-t-il. Ces consommateurs, d’après Ibrahima Amidou Sarr, sont estimés à 862 916. Parmi eux, dit-il, 52% bénéficieront d’une baisse de 15% sur leurs factures, 29% d’une baisse comprise entre 15% et 12,5% et 19% auront une baisse comprise entre 12,5% et 15%.
En outre, les clients du prépaiement ou Woyofal sont aussi concernés par cette mesure. D’après Ibrahima Amidou Sarr, pour ces clients, les tarifs de leur 1ère et deuxième tranche ‘’sont alignés à ceux du post-paiement’’. Par contre, pour la troisième tranche, la baisse est de 11%, c’est-à-dire la même que celle fixée pour la 2ème tranche des clients post-paiement. ‘’Cette disposition permet aux clients en prépaiement de bénéficier, au même titre que les clients en post-paiement, de l’exonération de TVA liée aux tranches de consommation’’, explique-t-il.
Cependant, pour les clients de la basse tension grande puissance, ils bénéficieront d’une ‘’baisse de 9,6% sur les tarifs et les primes fixes’’. Concernant l’éclairage public et les concessionnaires d’électrification rurale, les tarifs ont connu une baisse de 10%.
21,354 milliards de pertes de recettes
En outre, cette baisse, même si elle est bien accueillie par les consommateurs, va entraîner des pertes de recettes du côté de la Senelec. Le président de la Commission de régulation du secteur de l’électricité rappelle que le revenu maximum autorisé de Senelec en 2017 était de 350,981 milliards de F CFA. Avec l’entrée en vigueur de cette mesure dès le 1er trimestre de cette année, M. Sarr note qu’elle va finalement percevoir 329,627 milliards de F CFA de recettes, soit un manque à gagner de 21,354 milliards de F CFA pour toute l’année 2017. Au premier trimestre de l’année, la Senelec va perdre 5,338 milliards de F CFA.
Par ailleurs, les clients qui se trouvent dans les zones rurales ne sont pas encore concernés par cette mesure. La raison, selon le président de la CRSE, est que dans ces zones, plusieurs opérateurs interviennent avec des prix différents d’une zone à une autre. Mais, rassure-t-il, le ‘’gouvernement a pris la décision d’harmoniser les prix’’. En plus, ajoute M. Sarr, d’autres décisions ont été prises et seront mises en œuvre prochainement. Ces différentes mesures sont, d’après lui, la ‘’réduction de 50% de l’apport initial demandé aux clients pour les frais de raccordement’’, la ‘’baisse de 25% des factures des clients aux forfaits’’ et ‘’l’application du tarif du prépaiement de Senelec aux clients S4 disposant d’un compteur’’. Pour mieux faciliter la mise en œuvre de ces mesures pour le monde rural, Ibrahima Amadou Sarr informe que, selon le ministère de l’Énergie, ‘’l’Etat a prévu en 2017 une enveloppe de 3 milliards de F CFA pour prendre en charge les coûts qui y sont liés’’.