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Gambie: Limogeage du CEMGA Badjie, série d’arrestations dans les rangs des ‘’Junglers’’
Publié le mercredi 1 mars 2017  |  Enquête Plus
Macky
© Présidence par DR
Macky Sall à la fête nationale d`indépendance de la Gambie
Banjul, le 19 février 2017 - Le président de la République Macky Sall a participé à la célébration de la 52e fête d`indépendance de la Gambie. Le chef de l`État était l`invité d`honneur de la fête nationale qui a vu aussi le nouveau président prêter serment.




En Gambie, le président Adama Barrow ferme chaque jour un peu plus l’ère Yahya Jammeh. Hier, le Général Ousman Badjie, chef d’état-major des Armées, a été limogé. Il était un rouage essentiel de l’ex-président. Au même moment, plusieurs arrestations ont été notées dans les rangs des ‘’Junglers’’.

Alors que les arrestations des piliers de la répression sous Yahya Jammeh sont en cours, Ousmane Badjie a été limogé de son poste de chef d’état-major des Forces Armées de Gambie (GAF). Il a été redéployé dans les services extérieurs du ministère gambien des Affaires étrangères. C’est désormais le général Masanneh Kinteh, jusqu’ici aide de camp du Président Adama Barrow, qui prend les commandes de l‘armée gambienne, lourdement marquée par les 22 années de règne de Yahya Jammeh.

Le CEMGA sortant a eu droit à une brève cérémonie d’adieu ce lundi, au cours de laquelle il a déclaré : "Je suis très fier aujourd'hui, tout comme je l'ai été au moment de ma nomination comme chef d'état-major. Je suis également heureux et soulagé que ce poste revienne à quelqu'un que j'ai formé dans l'armée, qui a été mon CEMGA, qui me l'a transféré et à qui je rends le manteau du leadership de la GAF", a déclaré Ousman Badjie.

Parlant de la crise postélectorale qui a failli virer à une guerre, Ousman Badjie déclare : "Ma plus grande réussite en tant que CEMGA, c'est de montrer que contrairement à ce que tout le monde s'attendait, la guerre est évitable. J'ai dit qu'Allah bénira ce pays et c'est arrivé. Même si je meurs aujourd'hui, je mourrai en homme heureux", a-t-il ajouté.

Arrestations de plusieurs tueurs à gage de Jammeh

Il faut souligner que le nouveau CEMGA, Masanneh Kinteh, n’est pas en terrain inconnu. Lui qui a déjà occupé le poste sous Yahya Jammeh, aura la lourde tâche d’assainir et de ressouder une armée complètement divisée et gagnée par la méfiance entre ses différents chefs que Yahya Jammeh a toujours divisé pour mieux les contrôler. En attendant, certains hommes de Jammeh parmi les tueurs à gage, les Junglers, ont été arrêtés. C’est entre autres le lieutenant A Mendy, les sous-officiers WO2 Colley, WO2 Pa Sanneh alias Siaka, W02 Lamin Sambou, WO2 Yankuba, du caporal David Gibba l'aide de camp du général Saul Badjie, du sergent Kinteh et de son collègue OA Jallow. Tous ces hommes étaient des officiers du renseignement à la State House, le palais gambien, au moment du règne de Yahya Jammeh. Ils sont accusés de désigner les cibles à arrêter ou à éliminer par les Junglers.

Mais les arrestations les plus intéressantes sont celles effectuées vendredi au camp militaire de Yundum dans l’enquête sur la mort de Solo Sandeng. Il s'agit d'Amadou Badjie, de Lamin Badjie et d'Abdoulie Jallow alias "Jalino", tous ces membres de l'escadron de la mort de Yahya Jammeh "Les Junglers" ont depuis été remis à la police gambienne qui les a inculpés dans l'assassinat de l'opposant Solo Sandeng. Le directeur de la fameuse prison Mile Two de Banjul connue pour être un autre lieu de torture des prisonniers a lui aussi été arrêté ce lundi matin. David Colley, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est lui aussi sous le coup de plusieurs enquêtes ouvertes par la police gambienne.

Ce lundi également a été arrêté le plus craint de l’équipe de tueurs des Junglers. Il s’agit de Malick Jatta qui, selon des témoignages très précis, aurait participé au meurtre du journaliste Deyda Hydara en 2005 et à l’exécution des 9 détenus tués en 2012 à la prison Mile Two, dont la Sénégalaise Tabara Samb". Une de nos sources informe que Malick Jatta a été récemment hospitalisé à Banjul avant de quitter son lit d’hôpital quand il a appris que les médecins voulaient réaliser une intervention chirurgicale sur lui. "Il a refusé d'être opéré ", nous explique notre source.

Par ailleurs, les neuf anciens membres de l'Agence nationale de renseignement (NIA) dont son directeur Yankuba Colley ont été inculpés par un juge de deux chefs d'accusation : de conspiration pour commettre un crime et un meurtre.
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