Macky Sall effectue lundi la deuxième visite, depuis son élection à la présidence de la République, dans la région de Ziguincgor (Sud) où il va lancer le Projet pôle développement de la Casamance (PPDC) censé consolider la paix dans cette partie du pays.
La première visite du président Sall à Ziguinchor a eu lieu en juin 2012, trois mois après son élection. Il avait présidé un conseil des ministres dans la commune chef-lieu de région.
A Ziguinchor, où il est attendu lundi matin, le chef de l’Etat lancera, dans l'après-midi, le PPDC, qui concerne les régions de la Casamance : Kolda, Sédhiou et Ziguinchor.
Le Sud du pays, constitué de ces trois régions gorgées d’importantes potentialités agricoles et touristiques, est confronté à l’insécurité depuis l’avènement de la rébellion incarnée par le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), au début des années 1980.
Financé par la Banque mondiale avec 40 millions de dollars – environ 20 milliards de francs CFA -, le PPDC est censé soutenir les efforts déployés par le gouvernement pour accroître la production de riz et de mangues par exemple, créer des emplois pour les jeunes et les femmes agriculteurs, et remettre en bon état les routes reliant les communautés rurales isolées.
Avec ce projet, le gouvernement veut relancer l’économie de la Casamance et parachever le processus de paix entamé depuis plusieurs années.
Depuis deux ans, à la récurrence des prises d’otage et des assassinats a succédé une relative accalmie, en Casamance.
Les autorités sénégalaises ont renoué le dialogue avec le MFDC, qui a connu l’éclatement. L’une de ses tendances, considérée par les observateurs comme la plus déterminée à se battre pour l’indépendance du Sud, est dirigée par Salif Diallo.
Sous l’égide de la Communauté de Sant’Egidio, une organisation catholique basée à Rome (Italie), une délégation mandatée par le président Sall a rencontré des émissaires de Salif Diallo, en octobre 2012, en terre italienne.
En février dernier, les deux parties se sont encore rencontrées à Rome, avec les médiateurs de Sant’Egidio, en vue de la stabilité et de la pacification de la Casamance.
L’ex-président Abdoulaye Wade, qui avait impliqué Sant’Egidio dans le processus de paix, avait mis en place le Programme de relance des activités économiques et sociales en Casamance (PRAESC).
Ce programme, au financement duquel a participé la Banque mondiale, avait pour objectif de construire des infrastructures sanitaires, scolaires et routières en Casamance.
L’ancien ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom, et le défunt abbé Diamacoune Senghor, membre fondateur du MFDC, avaient signé en 2004 un accord au nom de l’Etat du Sénégal et de la rébellion.
L’objectif de cet accord censé mettre fin aux exactions et pacifier définitivement la Casamance reste encore à atteindre.