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Développement communautaire: Le Fonsis met 5 milliards de F CFA pour un projet agro-industriel à Louga
Publié le lundi 27 fevrier 2017  |  Enquête Plus
Ibrahima
© Autre presse par DR
Ibrahima Kane, nouveau Directeur général Fonds des investissements stratégiques du Sénégal (FONSIS)




Le Fonds souverain d’Investissements stratégiques (Fonsis) a débloqué une enveloppe financière de 5 milliards de francs Cfa pour un projet agro-industriel dénommé BIOSOY. Il est installé dans la commune de Syer, à 43 kilomètres de Keur Momar Sarr (Louga). À long terme, ce projet, inauguré jeudi dernier par le Premier ministre, va créer plus de 200 emplois.

La mise en agriculture de 1 000 hectares de terres agricoles pour la production de cultures bio destinées à l'exportation et aussi de semences d'arachide certifiées pour le marché sénégalais. Telle est la vocation du projet BIOSOY d'un coût global de 5 milliards de F Cfa. Le périmètre agricole est situé au sud du Lac de Guiers, dans la commune de Syer, à une quinzaine de kilomètres du village de Diélaly, dans la région de Louga.

Le projet permettra, selon les initiateurs, de créer 200 emplois directs et faciliter la mise à disposition de biomasse pour le bétail. Grâce à la production ciblée, BIOSOY aura une ‘’contribution significative au Produit intérieur brut (Pib)’’ et ‘’participera ainsi à l'amélioration de la balance commerciale’’, à travers les exportations. ‘’Il y a 10 mois aujourd'hui, précisément le 5 avril 2016, à la Primature, nous avions procédé à la signature d'un projet important qui indique la voie pour un Sénégal émergent à travers le secteur agricole. C'était également un des projets importants par lequel un des instruments mis en place par le chef de l'État pour accompagner l'investissement dans notre pays, intervenait. Il s'agit du Fonsis’’, a expliqué le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, lors de la cérémonie officielle d’inauguration tenue jeudi dernier.

Le projet BIOSOY est en effet porté par un groupe d'investisseurs privés en collaboration avec des investisseurs institutionnels et stratégiques que sont le FONSIS, le Groupe AVRIL ex SOFIPROTEOL, NMA Sanders du Sénégal et ZALAR Sénégal. Ces 1 000 ha sont en réalité développés en trois phases dont la première de 300 ha a été officiellement lancée à cette occasion, avec un potentiel d’emplois immédiats de plus de 100 travailleurs. Sur cet espace sera cultivé du maïs destiné aux industriels du pays, de la pomme de terre, du soja destiné l’exportation et des semences d’arachides certifiées pour le marché local.

Comme fertilisation, les producteurs vont utiliser les produits dérivés de l’élevage et également certains sous-produits issus de l’élevage. ‘’Ce qu'on a vu ici, c'est l'agriculture de demain, c'est l'agriculture telle que conçue par le chef de l'État, à travers le Plan Sénégal émergent, à travers également son volet agricole, avec le Programme pour la relance et l’accélération de la cadence agricole au Sénégal (Pracas)’’, a-t-il ajouté. Pour le chef du gouvernement, c’est cette voie de l’agriculture que leur a indiquée le Président Sall. Il s’agit, selon lui, de comment faire cohabiter les petites exploitations familiales avec de grands investissements. Ceci, en relation avec les collectivités. ‘’C’est la voie de l’émergence inclusive, c’est la voie du Sénégal de demain, c’est la voie de la création d’emplois pour notre jeunesse’’, a-t-il dit. Toutefois, le Premier ministre a invité les promoteurs à revoir le statut des travailleurs agricoles. Car, ce statut, qui date de 1961, n’a pas été mis à jour.

Pour le moment, vu que le projet est en phase de labour, il n’y a que 36 employés sur le terrain, et deux machines pivots assurent l’arrosage de la terre. ‘’Mais dans deux semaines, environ 100 jeunes vont y travailler’’, a promis Ibrahima Kane, le directeur général du Fonsis qui détient 37% du projet. Le projet BIOSOY a pour ambition, selon M. Kane, de positionner le Sénégal comme un ‘’champion d’une agriculture’’ reconnue pour ses vertus et sa croissance à deux chiffres sur les marchés d’exportation. Cela, tout en participant à la production de semence pour le pays. ‘’A ceci viennent s’ajouter les gains significatifs apportés par le projet à la commune de Syer en termes d’emplois, de revenus, de support à l’élevage’’, a-t-il estimé.

Une production de plus de 1 500 T d’oignons

BIOSOY est un projet qui veut s’installer de façon durable. C’est ce qu’a affirmé le Président de son Conseil d’administration, le Dr Abdourahmane Kane. ‘’Il faut se tourner résolument vers le travail. Il sera très difficile pour des jeunes qui n’ont connu que le bâton de se tourner vers le maraîchage. Mais, nous avions signé un engagement avec la commune et nous tenons à ce qu’il soit respecté par les deux parties’’, a-t-il préconisé. Pour sa part, il a soutenu que BIOSOY s’engage à privilégier le recrutement local, à faciliter la mise en œuvre de la route qui mène vers le projet et d’appuyer les femmes et les jeunes dans le domaine du maraîchage et même dans l’élevage avec leurs partenaires. ‘’La production attendue est de 1 500 à 1 700 tonnes pour l’oignon et 1 200 tonnes de pomme de terre. Nous n’avons aucun droit à l’échec et si c’est le cas, le message est bien reçu. Nous tâcherons de bien mériter votre confiance et celle de la Nation. Afin d’assurer le démarrage immédiat, nous avons procédé au morcellement du terrain avec l’installation de plusieurs tranches de 300 ha’’, a-t-il poursuivi.

Une aubaine pour la localité

Le projet va ‘’diminuer la souffrance’’ des populations de la localité, générer des emplois. ‘’Si tel est le cas, les jeunes qui errent et volent les bétails ne le feront plus. Aucun jeune ne va plus voler. Ce sont ces jeunes qui sont notre principale préoccupation et avec ce projet, ils ne vont plus voler. C’est vraiment une initiative à saluer’’, s’est réjoui le maire de Syer, Sidy Ka. Pour lui, le Pse ‘’fonctionne bien’’ et l’inauguration de ce projet en est une preuve. La commune de Syer est une zone d’élevage. Mais, elle abrite également des agriculteurs et des pêcheurs. ‘’Ce projet peut créer de la valeur ajoutée pour tous ces secteurs d’activités’’, a-t-il témoigné.

Tout de même, le maire n’a pas manqué de lister devant le Premier ministre les difficultés auxquelles font face les habitants de la localité. Il s’agit, entre autres, d’infrastructures routières, d’électricité, de poste de santé. ‘’Nous voulons une route bitumée entre les communes. Une route Keur Momar Sarr-Diélaly-Mbartoumbar-Syer, etc. Parce que, c’est seulement avec des infrastructures qu’on peut parler de développement’’, a-t-il plaidé. Des préoccupations face auxquelles, Mahammed Boun Abdallah Dionne n’a pas tardé à réagir.

‘’Par rapport aux routes et à l’électricité, je promets que, dès lundi prochain, je vais envoyer une mission ici. Ce n’est pas normal que seuls deux villages aient de l’électricité sur les 53. C’est un engagement que j’ai pris personnellement, je vais envoyer une équipe pour l’étude de faisabilité pour la piste. C’est ça le Plan d’urgence de développement communautaire (Pudc) financé à hauteur de 135 milliards de F CFA’’, a-t-il rassuré. Cette mission va également analyser les possibilités pour l’électrification de la commune de Syer. Elle va s’occuper des questions de la transformation pour les femmes. ‘’Je reviendrai comme promis pour vérifier si les travaux ont été réalisés’’, a-t-il insisté.
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