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Batterie de mesures contre le terrorisme: L’Etat du Sénégal en djihad
Publié le lundi 27 fevrier 2017  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Le ministre de l`intérieur a présidé la cérémonie de sortie de la 41ème promotion de l’Ecole Nationale de Police et de la Formation Permanente
Dakar, le 12 août 2015 - Le ministre de l`intérieur a présidé la cérémonie de sortie de la 41ème promotion de l’Ecole Nationale de Police et de la Formation Permanente. Il les a exhorté à redoubler d`efforts dans leur mission. Photo: Abdoulaye Daouda Diallo, ministre de l`intérieur




L’arrestation des deux présumés djihadistes, auteurs de la tragédie de Grand-Bassam, par la Division des investigations criminelles (Dic), prouve à suffisance que le Sénégal doit redoubler de vigilance. Dans cette lutte contre le terrorisme, des mesures sécuritaires ont déjà été prises et des accords de partenariat signés, dans un souci d’anticiper sur la menace et de pouvoir répondre de manière efficace en cas de survenance d’attaques terroristes.

Limites ou failles dans le cadre du contrôle de l’accès au sol sénégalais ? Exploit, peut-être, pour la Division des investigations criminelles (Dic) qui a réussi à mettre la main sur deux présumés djihadistes présentés comme ayant participé à la préparation de l'attentat tragique contre la station balnéaire de Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire, qui avait fait 22 morts et 33 blessés. L’arrestation avant-hier, à Dakar, de ces deux individus montre nettement que la menace n’est pas si éloignée que ça. Il convient ici de revisiter l’arsenal mis en place par le Sénégal pour contrer le phénomène. En effet, des accords ont été signés dans le but de former et de ‘capaciter’ les ressources humaines censées assurer la sécurité du peuple sénégalais. Sous ce rapport, le Cadre d’intervention et de coordination interministériel des opérations de lutte antiterroriste (Cico), créé par le Président Macky Sall par décret, s’inscrit dans cette optique de lutte contre les terroristes.

Placé sous l’autorité du ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo, cet organe ambitionne d’assurer la prévention contre ce phénomène et ‘’l’efficacité’’ en cas d’attaque. Le rapport de présentation dudit décret de mentionner : ‘’La situation sécuritaire au niveau international est caractérisée par la recrudescence d’actes terroristes, dont les victimes sont principalement les populations civiles. Au niveau national, même si des actes terroristes ne sont pas encore enregistrés au Sénégal, force est de reconnaître que notre pays est exposé à la menace terroriste. Dès lors, il urge de prendre des mesures anticipatrices qui permettront non seulement d’assurer la prévention et la protection idoines contre le terrorisme, mais également l’efficacité de l’intervention en cas de survenance d’attaques terroristes. C’est ainsi que l’Etat a engagé la mise en œuvre d’une stratégie antiterroriste.’’ Ainsi, nombreux sont les ministères impliqués dans cette lutte contre le terrorisme. Lesdits ministères sont, entre autres, la Justice, la Santé et les Forces Armées.

Pact, relations bilatérales, le Sénégal multiplie les initiatives

Lors de l’ouverture de la quatrième réunion du comité de pilotage du projet du Fonds de solidarité prioritaire dénommé Plan d’action contre le terrorisme (Pact), le ministre Abdoulaye Daouda Diallo a insisté sur la nécessité de mettre en place des dispositifs de sécurité ‘’forts’’, avant de s’ouvrir à des coopérations régionales et internationales pour lutter contre le terrorisme. A ses yeux, pour faire face à ce phénomène, y compris à la criminalité transfrontalière, il faut d’abord que les dispositifs internes en matière de sécurité de nos Etats soient solides et opérationnels. ‘’Le Pact répond parfaitement à la nécessité de renforcer l’opérationnalisation de l’architecture sénégalaise de paix et de sécurité pour éradiquer le terrorisme et la criminalité transfrontalière’’, a-t-il glissé.

Face à la menace terroriste, le Sénégal et la France ont décidé de faire front commun. Ainsi, en novembre 2013, pour une durée de trois ans, ils ont mis en place le Plan d’action de lutte contre le terrorisme. Un projet d’une valeur de 460 millions de F Cfa, financé par le Fonds de solidarité prioritaire du ministère français des Affaires étrangères. En début de ce mois, le Sénégal et la Mauritanie se sont engagés à mutualiser leurs forces pour faire face à ces derniers. Les deux pays vont initier des patrouilles combinées à la frontière qu’ils se partagent. ‘’Dans le contexte sécuritaire, nos deux armées ont jugé opportun de se retrouver ensemble pour dégager des actions de sécurisation, le long de la frontière sénégalo-mauritanienne. Nous allons exécuter ensemble des missions sur le terrain pour sécuriser et renforcer le sentiment sécuritaire des populations qui vivent à la frontière’’, a déclaré le colonel Mbaye Cissé, commandant de la zone militaire Nord du Sénégal.

Pour le Président Macky Sall, la lutte contre le terrorisme est un ‘’combat’’ de la vie que les pays du monde entier doivent gagner. ‘’Nous devons nous mobiliser contre ce fléau. La lutte contre le terrorisme est un combat de tout un chacun. C’est celui des citoyens qui doivent participer dans l’effort de défense du territoire national par l’information, la communication et par la collaboration avec les services de sécurité’’, a-t-il suggéré après la prière de l’Aïd-el-fitr de l’année dernière. Avant de faire savoir que l’Etat du Sénégal a pris ‘’toutes les dispositions’’, pour lutter contre le terrorisme. C’est dans ce sens que les Sénégalais et les étrangers résidant dans ce pays ont été invités à identifier leurs cartes Sim. Cette mesure a été prise par l’Etat pour des raisons de sécurité et de lutte contre ce fléau.

Force régionale antiterroriste

Il faut dire que l'Afrique de l'Ouest s'interroge sur la création d'une force régionale antiterroriste. Cette préoccupation a occupé une large place dans les discussions entre les représentants des 15 Etats membres de la CEDEAO réunis à Dakar, l’année dernière. Ils ont plaidé pour une coopération militaire renforcée, avec d'avantage de surveillance des frontières.

Plusieurs pays de cette partie du continent, jusqu'ici épargnés par le terrorisme, ont connu, l'année dernière, une série d'attentats meurtriers, tandis que le groupe islamiste Boko Haram a étendu ses exactions aux pays frontaliers. En sept ans de violences, il aurait fait plus de 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés. Le Béninois Marcel Alain de Souza, président de la Commission, a estimé que la multiplication des nombreux foyers de terrorisme dans l'espace de l'organisation oblige désormais ses membres à coordonner et à harmoniser les efforts et développer les synergies. Cela dans le but de mobiliser les ressources pour faire face à la montée du terrorisme.’’

‘’Les attaques au nord du Mali, à Bamako, à Ouagadougou et à Grand-Bassam montrent clairement que la menace terroriste reste une source de préoccupation pour la sous-région’’, a constaté le Président du Sénégal. A Dakar, les chefs d'Etat et de gouvernement ont demandé l’adaptation du mandat de la Minusma au contexte sécuritaire au Mali. Le Président du Burkina Faso milite pour une coopération militaire renforcée, avec davantage de surveillance des frontières. Toutefois, selon le Président Kaboré, ce ‘’nouveau dispositif’’ ne doit pas empêcher les échanges commerciaux entre les Etats, quand on sait qu’ils représentent plus de 16 milliards F Cfa, contre 60 milliards F Cfa avec les pays de l'Europe.
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