Le Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne a présidé, hier, un conseil interministériel portant sur la commercialisation du riz local. Au terme de la rencontre qui a réuni tous les acteurs, il est demandé aux riziers et aux associations de producteurs d’intégrer la plateforme de commercialisation qui a été mise en place.
La commercialisation du riz local a fait l’objet, hier, d’un conseil interministériel présidé par le Premier ministre avec la participation de tous les acteurs. Au cours de la rencontre, Mahammad Boun Abdallah Dionne a invité les riziers et les associations de producteurs à intégrer la plateforme de commercialisation qui avait été mise en place. S’adressant à la presse à la fin de la rencontre, le ministre porte-parole du gouvernement déclare que plusieurs mesures ont été prises. Il s’agit, selon Seydou Guèye, d’intégrer tous les riziers et toutes les associations de producteurs dans la plateforme de commercialisation en vue de renforcer le dialogue entre les différents acteurs et d’avoir un mécanisme fiable de collecte du riz paddy qui puisse prendre en charge tous les aspects de l’offre et de la demande. L’autre mesure, ajoute M. Guèye, c’est d’organiser une réunion de la plateforme avec les différents partenaires financiers pour la prise en charge immédiat de l’achat des 18 mille tonnes de riz paddy qui sont dans la vallée et de 6 mille tonnes de riz blanc en vue du démarrage de cette campagne dans les meilleures conditions. «A la suite du conseil présidentiel sur le riz, une décision avait été prise de mettre en place une plateforme de commercialisation dont les deux principaux axes de travail portaient sur le mécanisme de régulation et l’anticipation de la contractualisation », a rappelé le porte parole du gouvernement. Ce dispositif, poursuit-il, avait pour mission de faire de la régulation de l’offre et de la demande pour un bon approvisionnement du marché. Ce dispositif faisait obligation aux importateurs d’acheter le riz local en contre partie d’un quota qui leur serait attribué pour les importations et aux riziers d’améliorer la qualité du produit.
Le Premier ministre a engagé également le Comité national interprofessionnel sur le riz (Ciriz) de travailler sur le prix du riz paddy et celui du riz blanc. La réunion se tiendra dans les prochains jours.
M. Guèye a souligné le paradoxe que le Sénégal vit. «Nos importations de riz représentent au moins 16 % de notre balance commerciale. Au cours de la réunion, les problématiques ont été posées et la réflexion a été faite sur une situation paradoxale. Au moment où nous augmentons notre production de riz, les importations augmentent, c'est-à-dire qu’elles ne baissent pas de façon significatives. Par exemple, en 2013, le niveau de notre production de riz était à 436.153 tonnes contre 950.779 tonnes en 2016. Alors que dans la même période, nous sommes partis d’un volume d’importation de riz de 918 000 tonnes contre 851 000», a expliqué Seydou Guèye. Il soutient que cette situation n’est pas spécifique au Sénégal. Sur ce point, une mesure a été prise pour régler le paradoxe sur la fiabilité des données et des statistiques. Dans ce cadre, renseigne M. Guèye, le Premier ministre a recommandé la mise en place d’un système de monitoring dédié au Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar) pour avoir des statistiques, département par département et un mécanisme d’évaluation de l’offre et de la demande. Ce dispositif devait être coordonné par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie. Dans les prochains jours, il y aura un conseil interministériel sur le Pnar.