Des étudiants en droit de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar ont fait samedi un vibrant plaidoyer contre la violence qui rythme souvent l'espace universitaire.
C'était lors de la première édition du concours de plaidoirie "The battle" (la bataille) organisé par le Club des juristes du XXIe siècle, qui se définit comme une association à but non lucratif.
Le concours avait pour thème : "Bouter la violence hors de l’université, c’est possible". Sept étudiants inscrits en licence de droit ont participé au concours.
Il ressort des plaidoiries que la violence à l'UCAD est la conséquence du retard du paiement des bourses, de l'insuffisance de logements pour les étudiants, d'une restauration de mauvaise qualité, de la gestion clientéliste des amicales d'étudiants et de l'insuffisance de places dans les amphithéâtres.
"Les conditions de vie précaires et les frustrations sociales sont à la base de la violence", a résumé Mouhamadou Racine Ndiaye, l’un des plaideurs, en présence des autorités universitaires, dont le recteur de l’UCAD, Saliou Ndiaye, et le médiateur Mamadou Ndiaye.
"La violence n’a jamais quitté l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Les étudiants continuent à se donner des coups. Pas plus tard qu'hier, lors de l'attribution des chambres. Ils s’empoignent dans les restaurants et les toilettes, lors du renouvellement du bureau des amicales, à coups de barres de fer, machettes ou de gaz asphyxiants. Mais ce qui est médiatisé, ce sont les affrontements avec la police, sur l’avenue Cheikh Anta Diop", a déclaré Bocar Fofana, un autre plaideur.
Aussi a-t-il invité ses camarades à "un changement de mentalité". "En écartant totalement la violence de leur mode d’expression."
Embouchant la même trompette, Ourèye Fall, l’une des deux étudiantes ayant rivalisé avec les cinq garçons, a invité les pensionnaires du "temple du savoir" (l'université) à se servir de "l'arme du dialogue".
"Pour construire ce pays, il faut passer par l’UCAD. Mais pour le détruire aussi, il faut aussi par l’UCAD", a-t-elle dit, citant l'ancien médiateur de l'Université Cheikh Anta Diop, Boubacar Diop Buuba.
Le jury, présidé par l'avocat Ndiaga Dabo, estime que Bocar Fofana a fait le meilleur plaidoyer, en termes d'éloquence, de pertinence et de maîtrise de la langue. Suivent respectivement ElHadji Malick Sadio et Ourèye Fall.