Le patron du Rassemblement pour le socialisme et la démocratie/Takku Defarat Sénégal (Rsd/Tds) de la mouvance présidentielle s’indigne de voir l’effritement du Parti socialiste (Ps), tout en indexant, de manière très subtile, la responsabilité d’Ousmane Tanor Dieng en tant que leader du parti. Robert Sagna qui se prononçait à la Rfm a prôné par ailleurs le rassemblement de la grande famille socialiste.
Invité de l’émission Grand Jury diffusée sur la Rfm (Radio futurs médias) hier, dimanche 19 février, l’ancien maire de Ziguinchor a donné sa position, sans langue de bois, sur la situation qui prévaut au sein du Parti socialiste, son ancienne formation politique. Robert Sagna constate pour le déplorer que « le parti est en train de s’effriter ». A la question de savoir si Ousmane Tanor Dieng a une part de responsabilité sur ce qui se passe au Ps, Robert Sagna a répondu par la positive en indiquant : « nécessairement oui, en tant que leader du parti ». Toutefois, l’ancien ministre sous Diouf a tenu à préciser que « le degré de responsabilité de l’actuel Président du Haut conseil des collectivités locales reste à définir ».
Pour le leader du Rassemblement pour le socialisme et la démocratie/ Takku Defarat Sénégal (Rsd/Tds), parti appartenant à la mouvance présidentielle, « l’effritement actuel du Parti socialiste trouve des explications dans des problèmes ou querelles de personnes, d’hommes ou de relations. C’est dommage». Par conséquent, a-t-il fait savoir, « la division de cette grande famille socialiste est en train de se concrétiser, à mon grand regret ». « Je ne peux pas pointer le doigt sur quelqu’un. Je dis qu’on aurait simplement pu faire un plus grand effort pour dépasser ces contingences qui sont plus d’ordre de querelles de personnes qu’idéologiques », a indiqué l’ancien ministre socialiste.
Estimant par ailleurs que les responsables socialistes doivent faire des efforts pour éviter cette dislocation, Robert Sagna n’exclut pas l’idée d’un « rassemblement de la grande famille socialiste ». Car, selon lui, « le Sénégal a besoin de ce grand parti dirigé par Senghor. Il ne peut pas disparaître de l’échiquier national ». Parlant par ailleurs de la participation du Rsd/Tds aux prochaines législatives et présidentielles, Robert Sagna a dit attendre le Congrès du 4 mars prochain pour voir son parti se prononcer sur ces joutes. Non sans indiquer que le Rsd négociera sa place dans la confection des listes.
«Il ne faut pas diaboliser Yaya Jammeh»
Revenant sur l’élection d’Adama Barrow en Gambie, l’actuel président du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (Grpc) a parlé d’une grande mutation du rapport entre le Sénégal et la Gambie, notamment dans la recherche de la paix en Casamance. Si Robert Sagna estime que l’arrivée de Barrow constitue un grand espoir, il a invité toutefois les acteurs à ne pas « diaboliser Yaya Jammeh. Selon lui, « l’ancien président gambien a fait des actions positives, notamment la libération des prisonniers pris en otage par Salif Sadio. Il a mis tout son poids pour que cette libération se fasse. Il a accueilli 17 000 réfugiés sénégalais en Gambie du fait de la crise ». En outre, Robert Sagna dira qu’« Il est possible d’aller vers une confédération ou fédération sénégambienne pour renforcer le lien entre les deux pays. Je suis partisan d’une telle forme de relation avec ce pays du fait que nous sommes le même peuple ». Pour la situation de ni guerre ni paix en Casamance, Robert Sagna est revenu sur les avancées vers la paix, avec une implication des populations. « L’espoir est permis », a-t-il dit, tout en indiquant que le Grpc travaille pour l’unité du Mfdc. « Salif Sadio a évolué dans ses positions », a-t-il notamment fait savoir.