Le secrétaire permanent du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (FOPICA), Abdoul Aziz Cissé, a expliqué sa présence à la 67-ème édition du Festival international de Berlin (9-19 février) par le souci de "travailler" à l’ouverture de ce mécanisme de financement à d’autres pays, en plus d’accompagner les deux films sénégalais soutenus.
"Je pense qu’il était important que le FOPICA soit représenté dans la délégation sénégalaise à cette édition de la Berlinale. La première raison c’est que les deux films (‘’Félicité’’ et Khalé bou rérr’’) qui ont sélectionnés, ont été financés par le FOPICA pendant la gestion 2015", a-t-il avancé dans un entretien avec l’envoyé spécial de l’APS.
"L’autre aspect qui a été vraiment déterminant, c’est qu’à un certain moment, il faut aussi travailler à l’ouverture du fonds à d’autres pays, pour permettre aux projets qui sont sélectionnés et financés par le FOPICA de pouvoir bénéficier d’autres financements", a-t-il dit.
Le long métrage "Félicité" du réalisateur Alain Gomis, qui a remporté le Grand Prix du jury (Ours d’argent) à cette édition 2017 de la Berlinale, a bénéficié d’un appui exceptionnel de 100 millions de francs CFA, soit le quart de son budget total de production.
En 2015, le FOPICA a reçu une ligne d’un milliard de francs CFA. Pour son premier exercice, quelque 31 projets (fictions, documentaires et séries) ont reçu un soutien. Les résultats des délibérations de l’année 2016 sont attendus.
Au cours du festival, "nous avons démarché des pays comme l’Iran et le Brésil. Nous avons été aussi dans le marché de la coproduction et rencontré beaucoup d’acteurs du cinéma africain qui, généralement, ne se croisent pas", a indiqué Cissé, précisant qu’en termes de diffusion de films qui sont financés par le FOPICA, "ça présente une très belle alternative".
"Sur cette base, a-t-il poursuivi, il y a un travail de prise de contact qui a été déjà fait. Nous allons assurer un suivi pour pouvoir décrocher des choses pour le bien du cinéma sénégalais et surtout des projets de films qui sont financés par le FOPICA."
Prié de dire les axes sur lesquels pourraient porter d’éventuels programmes de coopération, Abdoul Aziz Cissé a dit que ceux-ci concernent d’abord la structuration, "c’est-à-dire la possibilité de bénéficier de financements additionnels, dans le cadre de conventions de coproduction entre le Sénégal et ces pays-là".
"C’est un élément important, parce qu’une fois que ces accords de coproduction sont signés, les projets sénégalais vont être éligibles aux financements qui existent dans ces différents pays", a-t-il précisé, ajoutant qu’un autre aspect, "extrêmement important", est lié à la formation.
Il a rappelé que les pouvoirs publics et les professionnels sénégalais sont "dans un processus de relance". "Et qui dit relance, parle de différents maillons de la chaîne. Pour le moment, nous sommes conscients qu’au Sénégal, certains maillons existent : production, réalisation, direction de la photo, son… Mais quand on part dans les mailons de la postproduction (étalonnage, mixage, le sound-design, masterisation…), ça devient plus problématique", a souligné le secrétaire permanent du FOPICA.
Sur ce plan-là, a-t-il relevé, "on se rend compte qu’une bonne partie de l’argent qui est donné aux projets est dépensée hors du Sénégal. Et, aujourd’hui, il s’agit d’avoir la capacité de travailler avec ces pays, pour permettre aux techniciens sénégalais de se mettre à niveau et de pouvoir absorber ce gap de financement qi va se faire sur l’international".
Le troisième point de renforcement des possibilités du FOPICA concerne la diffusion des films sénégalais dans ces pays et la diffusion des films de ces pays au Sénégal, a dit Abdoul Aziz Cissé.
A ce sujet, il a dit : "Ça nous permet de diversifier le regard que nous avons par rapport au cinéma. Ça nous permet de voir qu’il y a d’autres possibilités, d’autres manières de raconter des histoires".
"Ce sont tous ces éléments qui, à mon avis, ont été les facteurs essentiels qui ont déterminé la présence du FOPICA à cette Berlinale", a-t-il estimé en annonçant que ce travail va continuer au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), dont la 25-ème édition s’ouvre samedi.
"C’est un travail continu, parce que le cinéma sénégalais a toujours été un cinéma ouvert et il faut se battre pour qu’il le reste", a-t-il conclu.