Dakar - Un député sénégalais dissident de la majorité présidentielle, Barthélémy Dias, a été condamné jeudi à deux ans de prison, dont six mois ferme, pour "coups et blessures volontaires" lors de violences politiques meurtrières en 2011 à Dakar.
Barthélémy Dias, du Parti socialiste (PS), formation membre de la coalition au pouvoir, est reparti libre du tribunal correctionnel de Dakar, les six mois ferme étant couverts par la durée de sa détention préventive après les faits, a indiqué à l'AFP un de ses avocats.
Le parquet avait requis dix ans de prison à l'encontre de M. Dias.
Le tribunal ne s'est pas prononcé sur une éventuelle privation des droits civiques qui interdirait au député de se présenter aux élections législatives, fixées au 30 juillet 2017, une hypothèse écartée par plusieurs juristes sénégalais.
Il doit également payer 25 millions de FCFA (plus de 38.000 euros) de dommages-intérêts.
Les conseils de M. Dias vont se concerter en vue d'un éventuel appel, a déclaré à la presse l'un d'eux, Me Cheikh Touré.
M. Dias était accusé d'être impliqué dans des violences politiques survenues le 22 décembre 2011 à Dakar entre des opposants et partisans du président de l'époque, Abdoulaye Wade, qui se sont soldées par un mort par balle et des blessés selon la police.
Ces violences étaient survenues lors d'une attaque de la mairie de Sacré-Coeur/Mermoz, une commune de Dakar dirigée par M. Dias - à l'époque virulent opposant au régime de M. Wade.
Il avait été filmé faisant usage d'une arme à feu le jour des violences et avait alors invoqué la "légitime défense".
Le jugement, mis en délibéré le 27 janvier, a été rendu jeudi en présence du prévenu qui n'a pas fait de déclaration. M. Dias a quitté le tribunal après s'être entretenu quelques minutes avec le maire de Dakar, Khalifa Sall, un de ses soutiens et membre de la direction du PS.
L'immunité parlementaire de M. Dias avait été levée le 11 novembre 2016 et son procès s'était ouvert le 1er décembre.
Barthélémy Dias a lié son procès à ses positions en faveur notamment d'un candidat du PS à l'élection présidentielle de 2019 et sa proximité avec Khalifa Sall, probable candidat face au chef de l'Etat Macky Sall.
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