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Djibo Kâ prône une meilleure maitrise de la nouvelle "diagonale" africaine
Publié le mercredi 15 fevrier 2017  |  Agence de Presse Sénégalaise
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© Autre presse par DR
Le députe Djibo Kâ




Le secrétaire général de l’Union pour le renouveau démocratique (URD, majorité), Djibo Leyti Kâ prône "un rassemblement" autour du président Macky Sall pour une meilleure maîtrise de la nouvelle donne diplomatique représentée par la "diagonale qui part du Nord au Sud" de l’Afrique.

"J’aurais souhaité qu’il y ait un rassemblement autour de Macky Sall dans ce domaine-là qui est extrêmement sensible", a-t-il déclaré en allusion à la défaite du professeur Abdoulaye Bathily à l’élection pour la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA).

"J’appelle l’opposition à mettre la pédale douce, car ce domaine est très sensible", a dit M. Kâ, président de la Commission nationale de dialogue des territoires (CNDT) et ancien ministre des Affaires étrangères, dans un entretien publié dans l’édition de mardi du quotidien privé L’Observateur.

L’ancien ministre tchadien des Affaires étrangères Moussa Faki Mahamat a été porté à la présidence de la Commission de l’UA le 30 janvier dernier, un poste également convoité par l’universitaire et diplomate sénégalais Abdoulaye Bathily, candidat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Ce revers a été analysé par certains opposants sénégalais comme un échec de la diplomatie sénégalaise sous Macky Sall, certains estimant même que le Sénégal se trouverait isolé sur la scène régionale et continentale, puisque Abdoulaye Bathily n’a même pas pu faire le plein de voix parmi les pays membres de la CEDEAO.

La diplomatie sénégalaise n’est toutefois "pas isolée", si l’on en croit Djibo Leyti Kâ qui lie la défaite de M. Bathily aux enjeux diplomatiques d’une "diagonale qui part du Nord au Sud, qui traverse tout le continent et qui enjambe les groupements régionaux sur lesquels on s’est fondé pour présenter notre candidature".

"Les enjeux ont changé. Il y a un nouvel ordre sur le tourisme, les jihadistes sont partout. Le Tchad qui est venu au secours de certains Etats est perçu comme un sauveur. Et il fallait le récompenser", a analysé M. Kâ, plusieurs fois ministre (Plan et Coopération, Education, Intérieur) dans les années 1980-1990.

Il a souligné la nécessité de "maîtriser cette diagonale qui part du Nord au Sud", à partir d’une "autre lecture" des enjeux actuels, jugeant que le Sénégal "a manqué de prudence" en présentant la candidature d’Abdoulaye Bathily à la présidence de la Commission de l’UA.

"On a cru que les Etats membres de la CEDEAO allaient voter en bloc pour notre candidat. Cette diagonale nous a beaucoup affaiblis", fait-il valoir.

Djibo Kâ a par ailleurs fait part de son étonnement concernant l’absence du Sénégal du G 5 Sahel "G5S", un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité, dont sont membres le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.

"Il est étonnant que le Sénégal ne fasse pas partie du G 5 Sahel, parce qu’il y a la Grande muraille verte qui part jusqu’à Djibouti. Donc on ne peut pas parler du sahel sans le Sénégal, ce n’est pas possible", a-t-il observé.

"La Guinée Conakry a adhéré à ce G 5. Or, elle ne fait pas partie du Sahel, il faut faire attention. Le G 5 nous a échappé, et c’est dangereux pour le Sénégal. Il ne faut pas prendre cette question à la légère. On doit se rattraper, parce que c’est très sérieux. C’est inacceptable", a-t-il soutenu.

"Il faut intégrer la nouvelle donne mondiale avec le terrorisme, le jihadisme…Bref, tout est mélangé. Faisons attention à cette nouvelle donne et adaptons notre diplomatie à celle-ci. On fait trop confiance aux Etats, or les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que leurs intérêts", a-t-il recommandé, en insistant sur la nécessité de "renforcer notre politique de bon voisinage".
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