En plus de son portefeuille actuel estimé à 1,2 milliard de dollars, la Banque mondiale va appuyer le Plan Sénégal émergent à hauteur de 424,5 milliards de FCfa (900 millions de dollars).
Le directeur général de la Banque mondiale et chef des opérations financières du Groupe, Bertrand Badré, a bouclé, hier, sa visite de trois jours au Sénégal par un point de presse. A cette occasion, il a révélé que l’institution financière internationale a pris l’engagement, à l’occasion du Groupe consultatif de Paris (24-25 février 2014), de soutenir le Plan Sénégal émergent (Pse) à hauteur de 900 millions de dollars (environ 424,5 milliards de FCfa). Ce montant vient s’ajouter au portefeuille de la Banque qui s’élève déjà à 1,2 milliard de dollars (566 milliards de FCfa) réparti dans 22 projets en cours. Entouré de Vera Songwe, directeur des opérations de la Banque au Sénégal, et de Saran Kebet-Koulibaly, responsable régional de la Société financière international (Ifc, Banque mondiale), le numéro deux dans la hiérarchie de la Banque mondiale était venu réitérer le soutien de son institution au Sénégal à un moment clé – le lancement du Plan Sénégal émergent. « L’ambition de la Banque mondiale rencontre parfaitement celle du Sénégal. J’étais venu pour apporter un message de soutien de principe au Pse », a-t-il assuré. Selon lui, l’objectif ultime de la Banque mondiale est de parvenir à éradiquer l’extrême pauvreté d’ici à 2030 à travers une croissance inclusive. Dans cette perspective, l’Association internationale de développement (Ida en anglais), le fonds de la Banque mondiale pour les plus pauvres, a atteint 52 milliards de dollars l’année dernière, dont la moitié est destinée à l’Afrique. Par conséquent, la Banque mondiale compte augmenter les ressources financières à destination des pays cibles sous différentes formes (prêts, dons, etc.), indique M. Badré. Il annonce aussi une innovation dans les interventions de la Banque. Mais pour Saran Kebet-Koulibaly, l’apport du secteur privé est indispensable pour la réalisation du Pse. D’où la nécessité d’améliorer le climat des affaires. Pour sa part, Vera Songwe estime qu’il y a d’autres obstacles à surmonter, notamment la fourniture d’électricité (le coût de production du kilowatt/heure est de 120 FCfa, soit le plus élevé dans la sous-région) ou la question de la réforme foncière. Mme Songwe a aussi fait une révélation surprenante, selon laquelle un professeur d’université sénégalais gagne cinq fois plus que son homologue américain. Ce qui est « insoutenable » pour les finances publiques, estime Bertrand Badré. Durand sa visite, ce dernier a eu des entretiens avec le chef de l’Etat, Macky Sall, le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, et des séances de travail avec le secteur privé et les institutions financières publiques et privées. Il a aussi effectué quelques visites de terrain, notamment à l’usine de Kirène dans la région de Thiès.