Les politiques doivent laisser les magistrats travailler, a déclaré le secrétaire général de l’Union pour le renouveau démocratique (URD, mouvance présidentielle), Djibo Leyti Kâ, faisant état d’une nouvelle génération de magistrats qui n’est pas prête à "accepter certaines choses"."Les politiques doivent laisser les magistrats travailler. Je fais confiance à la justice", a-t-il déclaré dans une interview parue dans l’édition de mardi du quotidien privé L’Observateur.Djibo Leyti Kâ réagissait à la récente démission du magistrat Ibrahima Hamidou Dème du Conseil supérieur de la magistrature.M.Dème a dénoncé le recours, par le ministre de la Justice, de la procédure dite de "la consultation à domicile".Celle-ci consiste en "une saisine individuelle des membres du Conseil supérieur de la magistrature pour recueillir leur avis sur les propositions formulées", ce qui "ne garantit ni la transparence, ni le respect du principe constitutionnel de l’inamovibilité du juge", écrit le magistrat dans sa lettre de démission publiée dans la presse.Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Sidiki Kaba, réagissant à cette démission, a déploré le fait que le juge Dème ait failli à son obligation de réserve."On a porté le débat sur la place publique, alors que cela n’aurait pas dû être fait. Il est interdit de traiter dans les médias des sujets autres que d’ordre technique", a-t-il dit dans des propos rapportés par plusieurs médias."J’ai suivi cette question comme tout le monde. Je dis qu’il y a des magistrats de qualité depuis Kéba Mbaye jusqu’à présent", a fait observer le secrétaire général de l’URD, par ailleurs président de la Commission nationale de dialogue des territoires (CNDT).Il note qu’il y a "une nouvelle génération de magistrats et on comprend qu’elle ne puisse pas accepter certaines choses. On est dans une période de transition qui va durer 3 ou 4 ans".