Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Sidiki Kaba, a annoncé mardi que 500 millions de francs CFA seront bientôt dégagés par le ministre du Budget, Birima Mangara, pour le démarrage des travaux de construction de l’Ecole des avocats.
Un ‘’terrain de trois hectares’’ a déjà été identifié dans la Cité du savoir, à Diamniadio, a-t-il indiqué, lors de la rentrée solennelle de la Conférence du stage, en présence du ministre du Budget, Birima Mangara, et du bâtonnier de l’Ordre des avocats, Mbaye Guèye.
La construction de cette école, plus qu’une urgence, est une nécessité, dans un contexte où les réflexions des avocats portant sur la paix, la sécurité du Sénégal et la préservation des ressources naturelles du pays sont les préoccupations essentielles du gouvernement du Sénégal, a justifié Sidiki Kaba.
Dans la perspective de l’exploitation du gaz et du pétrole découverts au Sénégal, il est impératif que le pays se dote ‘’d’avocats de pointe avec une compétence aiguisée pour pouvoir rédiger de nouveaux contrats, pour être des négociateurs, pour faire partie de l’équipe qui va réfléchir’’, a-t-il encore argumenté.
Il a aussi invoqué la nécessité de faire en sorte que les avocats puissent ‘’agir en tant qu’acteurs sur les nouveaux droits miniers, pétroliers’’.
Sidiki Kaba assure qu‘’à tous les stades d’exploitation du gaz et du pétrole, instruction est donnée à tous les ministres, de ne signer aucun nouveau contrat, sans la présence d’un avocat sénégalais’’.
‘’La promotion de l’Etat de droit et la lutte contre l’impunité
fondent en effet la vision politique du chef de l’Etat à travers son ambitieux plan de développement qui est le Plan Sénégal émergent, dont le troisième pilier est consacré à l’amélioration de l’accès’’, a-t-il expliqué.
Selon lui, ‘’la qualité et l’efficacité de la justice constituent une priorité dans le domaine de l’Etat de droit, des droits humains et de la justice’’.
Le garde des Sceaux a aussi saisi l’occasion pour réitérer
au bâtonnier de l’Ordre des avocats, ‘’l’engagement du chef de l’Etat aux côtés de l’ensemble des acteurs de la justice, en tant que garant du bon fonctionnement des institutions, dans le cadre de l’Etat de droit’’.
Il a précisé qu’une somme de 300 millions de francs CFA, destinée à l’aide traditionnelle, est mise à la disposition des avocats.
Revenant sur les fondamentaux de la justice, Sidiki Kaba a rappelé que ‘’la justice est une institution centrale dans le
fonctionnement de tout Etat de droit’’. D’après lui, il s’agit d’’’une exigence sociale qui est incarnée par différents acteurs : juges, procureurs, avocats qui jouent chacun une partition sans laquelle, toute symphonie judiciaire resterait inachevée’’.
Le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Mbaye Guèye, a lui exhorté l’Etat du Sénégal à s’activer davantage pour le plus grand respect des droits de la défense, en faisant une application stricte des directives de l’UEMAO en la matière qui priment sur les disposition internes.
Les droits et libertés fondamentales ne doivent pas être bafoués pour des prétextes sécuritaires, a-t-il poursuivi, avant de mettre l’accent sur la formation des jeunes avocats.
Sur ce point, il a été rejoint par les autres intervenants qui tous, à l’unanimité, ont plaidé pour une formation plus moderne des jeunes avocats à l’ère du numérique.