Les constats faits par le juge Ibrahima Hamidou Dème, Substitut général de la Cour des comptes, qui a démissionné du Conseil supérieur de la magistrature, ne datent pas d’aujourd’hui. De l’avis de Mame Adama Guèye, coordonnateur de la Plateforme Avenir Sénégal Bunu Beug, il y a effectivement manque de transparence dans le choix des magistrats. L’invité de l’émission politique Grand Jury de la radio privée Futurs médias (Rfm) du dimanche 12 février, est d’ailleurs d’avis que c’est l’occasion de convoquer les assises de la justice.
Sur les dénonciations du juge Ibrahima Hamidou Dème, Substitut général de la Cour des comptes, notamment le manque de transparence dans le choix des magistrats, le coordonnateur de la Plateforme Avenir Sénégal Bunu Beug dit ne pas être surpris des faits dénoncés. A son avis «ce qu’il (Ibrahima Hamidou Dème-ndlr) dit, ce sont les constats qui sont récurrents depuis 2014». Rappelant avoir participé à l’étude sur le programme sectoriel de la justice en tant que consultant en 2014, l’invité à l’émission Grand Jury de la Rfm du dimanche 12 février, confirme que les constats soulevés étaient déjà faits à l’époque. Donc, pour lui, «ce n’est pas une situation nouvelle». Mame Adama Guèye reste convaincu que le juge «frondeur» est bien placé pour le dire et que «le constat est implacable». Il pense, en réalité, que ce qui est nouveau dans l’acte posé par le juge Dème, c’est qu’un membre du Conseil supérieur de la magistrature démissionne. Ce qui est très important, selon lui.
Mame Adama Guèye estime qu’il faut, par conséquent, prendre acte de ce qui a été dit afin d’avancer. Mieux, conformément à la promesse du ministre de la Justice, il est d’avis qu’il faut convoquer les assises de la justice dans une approche inclusive, pour une prise en charge holistique de l’ensemble des problèmes de la justice. Et d’indiquer d’ailleurs que c’est l’occasion de dépasser la seule question convoquée par le juge Dème, qui se limite à la question de la carrière des magistrats, une dimension du problème. Pour lui, «aujourd’hui, les conditions objectives d’un indépendance de la justice ne sont pas totalement réglés». Toutefois, Mame Adama Guèye est contre l’idée de toute rupture entre l’Exécutif et le Conseil supérieur de la magistrature. «Parce que c’est l’Etat qui est garant du bon fonctionnement de la justice», avance-t-il. Donc, il pense que, comme le juge l’a proposé, il faut l’ouverture dudit conseil.
Concernant les élections législatives prochaines, Mame Adama Guèye s’est dit persuadé que le régime de Macky Sall sera sanctionné parce que la majorité des Sénégalais sont déçus. Cela, si les conditions sont réunies, notamment les conditions de l’expression libre des Sénégalais, estime-t-il. Il a révélé qu’il n’y a pas de transparence dans les commissions administratives mobiles, dans la mesure où des informations leur parvenant font cas d’enrôlement prioritaire des gens favorables au système en place. «Si toutes les conditions sont réunies, les élections législatives permettront de constater que les Sénégalais ne sont pas satisfaits de la gouvernance actuelle», a-t-il conclu.