Un Cadre de concertation, regroupant des partis politiques, des mouvements citoyens, tout comme des organisations de la société civile, a été lancé hier, vendredi 10 février à Dakar. Alla Dieng, Président de l'Union des forces citoyennes (Ufc), membre de Benno Siggil Sénégal (Bss), et compagnie entendent présenter une liste alternative autre que celle de la mouvance présidentielle, Benno Bokk Yakaar (Bby), aux législatives de 2017. Ils dénoncent une absence de rupture au niveau de la 12ème législature, un manque de concertation au sein de Bby, sans oublier le mode de désignation des députés, tel qu’établi par Bby en 2012, entre autres.
La coalition présidentielle, Benno Bokk Yakaar (Bby) va devoir aller aux élections législatives prochaines de 2017, sans certaines organisations politiques et citoyennes membres de ladite mouvance. En effet, des défections ont été notées hier, vendredi 10 février, suite au lancement d’un Cadre de concertation regroupant lesdits «frondeurs».
En conférence de presse, en marge de la cérémonie de lancement dudit Cadre, Alla Dieng, Président de l'Union des forces citoyennes (Ufc), membre de Benno Siggil Sénégal (Bss) et compagnie annoncent la confection d’une liste parallèle à celle de Bby aux échéances futures. Se réclamant toujours de la mouvance présidentielle, Alla Dieng indique que «nous sommes toujours dans Benno Bokk Yakaar, mais nous avons une liste à nous». Fort d’une vingtaine d’organisations, sans compter certaines organisations membres de Bby qui ont exprimé le souhait d’intégrer la nouvelle structure, l’opérateur économique souligne que le Cadre se sent capable de «demander le suffrage des sénégalais».
A son avis, «les Sénégalais ne sont pas contents de ce qui s’est passé durant les cinq années dernières, au niveau de l’Assemblée nationale».
Sur les raisons de cette fronde, Abdoulaye Faye, coordonnateur national du Cadre de réflexion et d'action pour la citoyenneté (Crac), non moins membre de Macky2012, explique qu’un diagnostic a été fait sur la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby), ainsi que sur la 12ème législature, sans oublier le mode de confection des listes aux élections législatives. Le constat est que, selon M. Faye, la coalition Bby, regroupant plus de 300 organisations, est réduite à un «groupe de 5 amis», qui décide et agit au nom de toute la coalition. Cela, sans concertation préalable, déplore-t-il.
Poursuivant dans ses récriminations, Abdoulaye Faye a lancé des piques à la 12ème législature. A son avis, la remarque est que «l’Assemblée nationale a du mal à pratiquer les ruptures annoncées et tant attendues de la deuxième alternance politique du Sénégal». Pis, il fustige le mode de confection des listes aux élections législatives, tel que définit par les leaders de Bby. Ce qui permet, selon lui, de laisser le loisir aux partis politiques de désigner les personnes à mettre à l’Assemblée nationale. Il estime que cela explique l’attitude des parlementaires qui «ont du mal à représenter dignement les populations».
Plus acerbe, M. Faye dira que les élus «sont devenus progressivement plus soucieux de la défense de leur carrière politique que des intérêts de leurs mandats».
Pour autant de raisons, lui et ses camarades ont décidé de créer un cadre de concertation, regroupant des partis politiques, des mouvements citoyens, ainsi que des organisations de la société civile, afin de proposer une alternative crédible. Comme stratégie à mettre en place, le nouveau cadre envisage de confectionner une liste comportant toutes les sensibilités, et de surcroit décentralisée, afin de restaurer la dignité et la fonction de l’Assemblée nationale, lors des législatives de 2017.
Pour ce faire, Abdoulaye Faye et compagnie comptent dérouler leur plan d’action à partir de ce weekend. La banlieue de Dakar, notamment Guédiawaye et Pikine, accueillera le Cadre, qui projette d’implanter des antennes dans les 45 départements. Il s’agira, selon eux, d’échanger avec les populations sur les problèmes, mais surtout, d’actualiser leurs attentes vis-à-vis des députés. La tournée sera bouclée par un congrès d’investiture en avril prochain, informent-ils.