Des chroniqueurs judiciaires ont exprimé samedi à Dakar le besoin de mieux connaître les termes juridiques et de comprendre les réformes judiciaires menées au Sénégal.
Ils intervenaient à un atelier de "formation initiale continue" organisé par l’Association nationale des chroniqueurs judiciaires (ANCJ) et la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH), sur le thème : "Les réformes judiciaires : le cas de la lutte contre le terrorisme".
"De plus en plus, le milieu judiciaire fonctionne selon des règles et un vocabulaire technique, que les journalistes ne maîtrisent pas", a signalé le président de l’ANCJ, Makhaly Ndiack Ndoye.
"Beaucoup d’entre nous ne commencent à se familiariser avec ces termes que lorsqu’ils arrivent au tribunal pour couvrir les audiences, dans les commissariats de police ou les brigades de gendarmerie", a-t-il constaté.
Cette situation entraîne un mauvais usage des termes juridiques ou "des erreurs d’interprétation que dénoncent les juristes", a ajouté M. Ndoye.
Pour avoir une meilleure compréhension des sujets judiciaires, "notre devoir est de nous former dans ce domaine", a-t-il insisté, ajoutant qu’"une formation rigoureuse est une condition nécessaire à la pratique efficace et responsable du métier de chroniqueur judiciaire".
Le président de la LSDH, l’avocat Assane Dioma Ndiaye, s’est réjoui de l’initiative de l’ANCJ de mieux former ses membres.
"A partir du moment où des faits divers et des faits de société occupent un bonne partie des quotidiens d’information, les chroniqueurs judiciaires ont compris qu’il faut aller vers l’expertise et comprendre un certain nombre de notions judiciaires", s’est réjoui Me Ndiaye.
"Nous avons estimé qu’il est important que les journalistes puissent avoir davantage de connaissances relatives à certains termes et notions, pour mieux informer les populations", a poursuivi le président de la LSDH.
Selon Mamadou Cissé Fall, un conseiller technique du ministre de la Justice, le rôle des chroniqueurs judiciaires appelle de leur part une bonne compréhension des termes juridiques et des réformes judiciaires.
Rapportée aux réformes judiciaires, la formation est d’autant plus importante qu’"une nouvelle loi a été votée par le gouvernement du Sénégal, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme", selon le président de la LSDH.
"Cette loi comporte des notions très vagues pour les organisations de défense des droits de l’homme. Sous ce rapport, nous avons estimé qu’il est important pour les journalistes d’avoir davantage de connaissance sur certains termes", a insisté Assane Dioma Ndiaye.