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Hausse des prix des denrées: Une homologation bafouée
Publié le lundi 6 fevrier 2017  |  Enquête Plus
Louma
© aDakar.com par DF
Louma Terminus Liberté 5
Le "louma" (marché) agricole de Liberté V (banlieue de Dakar) permet aux producteurs et consommateurs de vendre ou d`acheter à bon prix en réduisant le nombre d`intermédiaires de la chaîne d`approvisionnement des produits agricoles




L’arrêté portant administration des prix de l’huile en fût, du sucre cristallisé et du riz brisé non parfumé, du 22 mai 2013, est aujourd’hui loin d’être respecté. Cette baisse des prix qui était tant chantée par les autorités actuelles vire à une augmentation tous azimuts, sans aucune réaction de leur part.

Sur le fil du site du ministère du Commerce, www.commerce.gouv.sn, il est mentionné : ‘’Baisse des prix : huile en fût à 900 F Cfa, riz brisé ordinaire à 260 F Cfa et le sucre à 575 F Cfa’’. Une information qu’on peut considérer aujourd’hui comme erronée. Les prix qui circulent sur le fil du site du ministère du Commerce sont loin de ceux qui sont actuellement pratiqués sur le marché. Pour tous ces trois produits annoncés plus haut, les prix ont flambé.

L’Association nationale des consommateurs du Sénégal (Ascosen), sur son site, publie textuellement l’arrêté portant administration des prix de l’huile en fût, du sucre cristallisé et du riz brisé non parfumé. En effet, pour l’huile en fût, le prix du grossiste est de 850 F le litre. Pour le détaillant, il peut vendre jusqu’à 900 F. Le sucre cristallisé devrait se vendre à 27 750 F le sac de 50 kg, ce qui permet au vendeur détaillant d’écouler son produit à 575 F Cfa le prix du kilogramme. Quant au riz ordinaire, le kg doit se vendre en détail à 260 F Cfa.

Dans cet arrêté, il est bien mentionné, à l’article 4, que ‘’les commerçants détaillants doivent publier les prix ainsi fixés de façon visible et lisible par les consommateurs par tout moyen approprié, notamment le marquage, l’étiquetage et l’affichage’’. Le ministre du Commerce précise, à l’article 5, que ‘’les infractions au présent arrêté sont sanctionnées conformément aux dispositions de la loi 94-63 du 22 août 1994 sur les prix, la concurrence et le contentieux économique’’. Le dernier article, c’est-à-dire l’article 6, conclut : ‘’Le Directeur du commerce intérieur et les gouverneurs de région sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera publié au Journal Officiel’’.

Cependant, l’homologation des prix de ces produits n’a pas été respectée par les commerçants. Le principal problème, selon le vice-président de l’Ascosen, Momath Cissé, est l’affichage, expliquait-il dans un entretien accordé au journal EnQuête. Même si le règlement l’exige, cette donne n’est pas prise en compte par les détaillants. L’adjoint de Momar Ndao demande, en plus de l’affichage des prix, qu’il y ait des volontaires de la consommation pour pouvoir faire le contrôle nécessaire. Selon lui, même les agents de sécurité de proximité, les associations de consommateurs peuvent jouer ce rôle, dans la mesure où les effectifs des services chargés de faire ce contrôle sont insuffisants. Toutefois, pour mettre fin à toutes ces dérives notées dans le secteur du commerce, Momath Cissé demande l’organisation d’un ‘’Conseil national de la consommation’’ pour permettre à tous les acteurs de se retrouver autour d’une même table et panser les plaies.
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