Le Sénégal va tirer toutes les conséquences du non respect par certains Etats de la sous région de la résolution de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) demandant à tous les pays membres de voter le candidat du Sénégal, le Professeur Abdoulaye Bathily, pour la présidence de la Commission de l’Union africaine (Ua). Mankeur Ndiaye est formel. De retour d’Addis Abeba où s’est tenu le 28e sommet des chefs d’Etat de l’Ua, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a fait face à la presse hier, jeudi 2 février, pour revenir sur les temps fort de ce conclave.
De retour de la capitale éthiopienne, Addis Abeba, où s’est tenu le 28e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (Ua), le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye a fait face à la presse hier, jeudi 2 février. L’occasion pour Mankeur Ndiaye de revenir sur ce qu’il appelle «le non succès de la candidature du Professeur Abdoulaye Bathily».
Parlant du revers du candidat sénégalais, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a déploré «un jeu de positionnement et d’intérêt personnel», raison pour laquelle, les Etats de la Cedeao n’ont pas voté pour le candidat sénégalais contrairement à la volonté de l’instance sous régionale qui a endossé cette candidature. «Nous regrettons que la solidarité régionale n’ait pas fonctionné. Et, le Sénégal en tirera toutes les conséquences», a-t-il dit.
Insistant ainsi sur ce manque de soutien de certains Etats de la Cedeao, Mankeur Ndiaye ajoute: «en considérant les résultats du premier tour, la Kenyane a eu 16 points, le Tchad a eu 14 points et le candidat du Sénégal 10 points. Cela veut dire que si les pays de la Cedeao avait voté, comme convenu, le Sénégal se serait classé deuxième avec 15 voix derrière le Kenya. Et je ne suis même sûr que toutes les 10 voix qu’on a obtenus soient des votes de la Cedeao», s’insurge-t-il.
L’ELECTION D’ALPHA CONDE N’EST PAS A L’ORIGINE DU REVERS DE BATHILY
Selon le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, l’élection du président guinéen, Alpha Condé à la présidence de l’Union africaine n’est pas à l’origine du revers essuyé par Abdoulaye Bathily. Pour Mankeur Ndiaye, la présidence de l’Union africaine est un poste en rotation. Et, ce poste revenait de droit à un pays ouest africain. Suite donc au retrait d’un des deux candidats, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, la candidature d’Alpha Condé a été endossée par la Cedeao.
A l’en croire, les contraintes dans l’élection d’Abdoulaye Bathily sont à chercher aussi dans le fait que l’élection à l’Union africaine obéit à des équilibres régionaux et de parité. Si toutefois, Abdoulaye Bathily a été élu à la présidence de la commission, tous les autres pays de la Cedeao qui avait des candidats masculins aux postes de vice-président et aux différents postes de commissaires, verront leurs demandes rejetée.
«L’élection des membres de la Commission de l’Union africaine obéit à des équilibres régionaux et paritaires. Parmi les cinq régions du continent, chaque région a droit à deux candidats. Et chaque région est tenue de présenter un homme et une femme, ce qui était une proposition du président Abdoulaye Wade à l’époque. La région qui occupe le poste de la présidence a donc droit à un seul poste de commissaire. L’Afrique de l’Ouest avait présenté 10 candidats. Le poste de président pour le Sénégal, la vice-présidence pour le Ghana et huit autres postes de commissaire. Ce n’est pas seulement le Sénégal qui n’a pas été élu», explique-t-il.
LE SENEGAL N’EST PAS ISOLE DIPLOMATIQUEMENT
Pour ceux qui expliquent le revers du Sénégal par son isolement diplomatique, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a tenu à apporter la réponse suivante: «le Sénégal est le pays le mieux élu par la communauté internationale pendant sa candidature au Conseil de sécurité des Nations unies, avec 187 votes sur les 191 votants. Et, deux seuls pays africains n’avaient pas voté pour le Sénégal pour des raisons connues. Un pays qui a réussi ce résultat, en mobilisant la communauté internationale, est un grand pays de diplomatie qui n’est pas diplomatiquement isolé. Un pays diplomatiquement isolé ne peut pas obtenir autant de votes aux Nations unies».
Mieux, ajoute-t-il, si toutefois le Sénégal était isolé diplomatiquement, il n’aurait pas eu, dans de brefs délais, le vote par le Conseil de sécurité d’une Résolution autorisant une intervention militaire en Gambie. Si la prise de position du Sénégal diplomatique est à l’origine de la non coopération de certains pays de la Cedeao, Mankeur Ndiaye se veut clair: «Nous ne pouvons pas tronquer nos positions diplomatiques contre un poste», affirme-t-il, non sans réaffirmer qu’Abdoulaye Bathily présentait aussi un bon profil pour occuper le poste du président de la Commission de l’Union africaine.
APRES LA CANDIDATURE RATEE DU SENEGAL A LA PRESIDENCE DE LA COMMISSION DE L’UNION AFRICAINE : Macky à l’assaut de l’Uemoa
Le Sénégal aura un candidat à la présidence de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). L’annonce est du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye. Répondant à la question d’un journaliste demandant si la candidature du professeur Abdoulaye Bathily sera soutenue pour le remplacement de Cheikh HadjibouSoumaré à la Commission de l’Uemoa, le ministre a dit: «le Sénégal a déjà un candidat. Le président MackySall a déjà choisi une personnalité. Son identité sera déclinée le moment venu». En plus des conquêtes continentales, le Sénégal ira aussi à la recherche de postes à l’Organisation des nations unies (Onu).