Le projet "Accès équitable à la formation professionnelle" (ACEFOP) a été lancé officiellement, jeudi à Tambacounda, par l’adjointe au gouverneur en charge des questions de développement, Awa Ndiaye Diop.
Ce projet vise à élargir l’accès des jeunes à la formation professionnelle dans les régions de Kédougou, Kolda, Tambacounda, Sédhiou et Ziguinchor.
Il est financé à hauteur de 12,5 milliards de francs CFA par le Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne (UE) en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et des personnes déplacées en Afrique.
Il sera mis en œuvre en partenariat avec le ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat, en rapport avec les collectivités locales, les 3FPT, l’ONFP, entre autres. Il sera mis en œuvre dans les régions de Kédougou, Kolda, Tambacounda, Sédhiou et Ziguinchor.
Ce fonds d’urgence de l’UE a été lancé en novembre 2015 au sommet de La Valette sur les migrations. Ce fonds qui couvre l’Afrique a pour objectif de financer des projets et vise la stabilité et la lutte contre les causes profondes de la stabilité.
En tant qu’‘’un des plus gros bénéficiaires’’ pendant la première année d’existence du fonds, le Sénégal a bénéficié de plus de 160 millions d’euros pour financer des opportunités économiques, des créations d’emplois dans des zones identifiées comme des zones principales de départ, a indiqué Clarisse Liautaud, qui représentait l’Union européenne au CRD de lancement de ce projet.
Il s’agit de ‘’proposer aux jeunes des formations qui collent avec les besoins du marché’’, à travers une ‘’bonne adéquation des formations’’, dont le ‘’but ultime’’ est d’assurer leur insertion professionnelle, a-t-elle dit. En tant que programme d’urgence, il ‘’souhaite avoir des actions rapides et des résultats rapides’’ ; d’où le choix d’acteurs avec lesquels l’UE a un long historique de partenariat dans le domaine de la formation dans d’autres zones du pays comme le ministère de la Formation professionnelle, a-t-elle expliqué.
Prévu sur la période 2016-2020, le projet compte trois composantes, dont le renforcement du tissu des entreprises locales sur lequel travaillera l’AFD, en collaboration avec l’ADPME du ministère du Commerce. L’idée est de trouver des débouchés pour les jeunes formés, dont certains se lanceront aussi dans l’auto-emploi et l’entreprenariat.
L’élargissement de l’accès équitable à la formation professionnelle sera confié à l’Agence luxembourgeoise pour la coopération au développement (LuxDev) et le troisième volet, lié à l’information sur les opportunités économiques au Sénégal, sera géré par l’Union européenne.
Les formations seront dispensées en fonction des besoins de la zone d’intervention. Dans la région orientale, il est prévu les activités agroalimentaires, la transformation de céréales, la sous-traitance dans les zones minières, notamment dans les zones de départ.
L’action sera consolidée par un programme de communication sur le réussir au Sénégal, a annoncé Serigne Cheikh Kassé qui représentait le ministère de la Formation professionnelle. Il a noté qu’il s’agit de trouver une solution au problème d’insertion des jeunes, auquel le Sénégal est confronté avec sa population en majeure partie composée de jeunes.
‘’Bientôt’’ des fora seront organisés pour voir avec les populations concernées les métiers prioritaires, a annoncé Malick Faye, point focal d’ACEFOP à Tambacounda.
‘’Le non initié peut penser que Tambacounda est un modèle de réussite en termes d’émigration’’, si l’on regarde le département de Bakel, a relevé l’adjointe au gouverneur, Awa Ndiaye Diop.
‘’C’est l’arbre qui cache la forêt’’, puisque certaines zones ont enregistré des drames, du fait de l’émigration clandestine, a-t-elle déploré. Elle a cité parmi elles, le département de Goudiry, notant qu’il sera d’ailleurs ‘’privilégié’’ dans le cadre de ce projet qui couvrira toute la région de Tambacounda.
Le programme d’urgence de l’UE financera parallèlement un autre projet de mise en place et d’accompagnement de fermes villageoises ‘’Naatangué’’ dans la région de Tambacounda, et les autres régions d’intervention de l’ACEFOP, pour un montant de 13 milliards de francs CFA, a aussi annoncé Clarisse Liautaud.
Ce projet prévu pour 2016-2020, sera géré par la coopération italienne, la coopération espagnole et ANIDA avec comme objectif de ‘’montrer que rester ici et réussir est possible’’, a dit la responsable.
L’implantation de ces fermes villageoises et individuelles vise une réinsertion de 20% des migrants de retour. Le projet concerne aussi bien les migrants de retour et les potentiels migrants.