Malgré sa défaite à l’élection de la présidence de la commission de l’Union africaine, le Pr Abdoulaye Bathily a été triomphalement accueilli hier par les militants et sympathisants de son parti. Devant la foule venue lui témoigner sa sympathie, l’ancien Secrétaire général des ‘’jalarbistes’’ est revenu sur les motivations de sa candidature.
Le Pr Abdoulaye Bathily est rentré depuis hier à Dakar. Le candidat malheureux à la présidence de la commission de l’Union africaine a été bien accueilli par les militants, responsables et sympathisants de son parti. L’ex-Secrétaire général de la Ligue démocratique a relativisé sa défaite face à son challenger, le tchadien Moussa Faki Mahamat qui a finalement été élu. ‘’Dans une bataille comme dans une élection, il faut toujours un vainqueur et un vaincu.
Même si je n’ai pas été élu, tout le monde a dit là-bas que j’étais le meilleur candidat, même la presse internationale. Rien que cela est une victoire pour moi. Je suis très content, je retrouve mon parti’’, a déclaré un Abdoulaye Bathily visiblement réconforté par la mobilisation spontanée de ses militants et autres sympathisants à son arrivée. Comme pour couper l’herbe sous les pieds de ceux qui pensent que l’Etat du Sénégal n’a pas joué le rôle qui devait être le sien pour imposer son candidat, il déclare : ‘’le Sénégal m’a soutenu totalement, je vais le dire honnêtement. D’autres pays m’ont aussi soutenu’’.
Cette rencontre avec ses sympathisants a été une occasion saisie par le Pr Abdoulaye Bathily pour revenir plus amplement sur les raisons de son départ de l’Organisation des Nations unies. ‘’Je pouvais continuer parce que quand je voulais partir, le Secrétaire général des Nations unies m’a demandé de rester. Je lui ai dit que je ne pouvais pas parce que telle que j’ai vu la situation de l’Afrique, il faut se battre pour que les Etats fassent quelque chose ensemble. Alors j’ai démissionné des Nations unies où j’avais toute la possibilité de rester’’, déclare-t-il, soulignant ainsi qu’il avait beaucoup d’avantages auxquels il a renoncé en partant. ‘’Le salaire que j’avais aux Nations unies, même si j’étais président de l’Union africaine, je ne l’aurais pas. Ils m’ont dit : même si tu dois partir on va nommer un intérimaire qui va occuper le poste pour quelques mois pour que si ça ne marche pas, tu reviennes prendre ton poste. Je leur ai dit : de toute façon, on va voir parce que ce qui est important pour moi, c’est l’Afrique’’, explique-t-il
‘’Tant que nous ne sommes pas unis, nous n’irons nulle part’’
Revenant sur les raisons de sa candidature, il confie : ‘’Si j’étais candidat à la présidence de l’Union africaine, ce n’était pas pour ma propre personne. C’était pour mon pays et pour l’Afrique’’. Avant d’ajouter : ‘’Quand j’ai quitté la tête de la LD, je suis allé au Mali où je devais représenter le Secrétaire général des Nations unies qui m’a finalement détaché en Afrique centrale qui compte 16 pays. Pendant deux ans et demi, j’ai été là-bas au Congo démocratique, Congo Brazzaville, Ouganda, Tchad, Guinée Equatoriale, etc. Mais quand j’ai vu la gravité de la crise qui sévit dans cette région, je me suis rendu compte qu’il n’y a que l’unité africaine qui peut régler tout cela’’. Aussi, selon l’ex-représentant du Secrétaire général des Nations unies en Afrique centrale, ‘’tant que nous ne sommes pas unis, nous n’irons nulle part’’. ‘’C’est pourquoi j’ai pris conscience de la nécessité de présenter ma candidature. Je travaillais déjà avec l’Union africaine en tant que représentant spécial des Nations unies pour toute l’Afrique centrale’’, soutient-il.