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Le Quotidien N° du 21/11/2013

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Discorde autour de l’occupation d’un immeuble : Amadou BA et Bibi en bisbilles
Publié le vendredi 22 novembre 2013   |  Le Quotidien


Ministre
© Autre presse par DR
Ministre du Plan, Abdoulaye Bibi Baldé


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Nommé ministre du Plan depuis le dernier remaniement ministériel, Abdoulaye Bibi Baldé n’a toujours pas trouvé de pied à terre. Les locaux qui lui avaient été attribués lui sont contestés par le Direction générale des finances, soutenue, semble-t-il, en sous main, par le ministre des Finances lui-même. Et Baldé en a marre !
La situation des ministres sans Bureau fixe (Mbf) du gouvernement de Macky Sall risque d’amener une situation délétère au sein du gouvernement. Ainsi, si Abdoulaye Bibi Baldé, le ministre du Plan, continue à l’instar de son collègue Aly Ngouille Ndiaye des Mines, à expédier les affaires de l’Etat entre son salon et sa chambre à coucher, ses collaborateurs en imputent la faute à son collègue de l’Economie et des Finances, Amadou Ba. Certains fonctionnaires du Plan reprochent en effet à certains agents du ministère de l’Economie et des Finances de tout mettre en œuvre pour empêcher aux services du ministère du Plan d’occuper l’immeuble qui a été accordé au département de Abdoulaye Bibi Baldé.
Ledit immeuble, situé juste entre les ministères du Tourisme et de l’Economie et des Finances, a été dans le temps le local du ministère du Plan, quand ce département existait encore. A la disparition de ce département, les locaux furent attribués à l’époque du Président Wade, au ministère de la Formation et de l’Enseignement technique, avant de tomber doucement en décrépitude et à l’abandon.
Quelques temps après, les fonctionnaires de la Direction générale des finances (Dgf), qui se sentaient à l’étroit dans leurs locaux de l’immeuble Peytavin, ont demandé à ce que ces locaux leurs soient attribués, et qu’ils allaient prendre en charge leur réfection. Cela fut fait, et les travaux de réfection entamés. Malgré cela, la Dgf n’a jamais jugé utile d’entamer le déménagement vers ces locaux. Il a fallu la renaissance du ministère du Plan, dont une bonne partie des services sortent des flancs du ministère de l’Economie et des Finances, pour que l’engouement pour cet immeuble reprenne.
La Direction du Patrimoine bâti a autorisé le Cabinet de Bibi Baldé à occuper les lieux en lui précisant que les agents du Mef auxquels il avait été accordé n’ont jamais montré d’enthousiasme pour rejoindre les lieux. Et que devant cette situation, le Cabinet du ministre avait la préséance sur les autres services. Or, quand ils en ont été informés, les services de Amadou Ba ont tout bloqué des quatre fers.
Plaque jetée par la Solde
D’abord, c’est la Dgf qui a rappelé que c’est à lui qu’avait été attribué les locaux et qu’il s’apprêtait à les occuper. Pour bien illustrer la chose, la plaque que le ministre Baldé avait fait installer, a été jetée à terre et remplacée par une autre, indiquant que la Direction de la Solde et des rentes viagères du ministre de l’Economie et des Finances occupait les lieux. Le directeur de la Solde s’est attribué d’autorité le bureau réservé au ministre Baldé, en a fait changer les serrures, et n’y passe que de manière sporadique.
La Dmta, Direction du matériel et du transit administratif (Dmta), qui dépend de la Dgf, ne veut pas non plus fournir au Plan le mobilier nécessaire pour équiper ses bureaux. Interrogés, les fonctionnaires de ce service avancent souvent comme raison, le fait que l’immeuble en question ferait «toujours l’objet d’un litige qui n’est pas réglé». La production par Baldé et ses services d’un document officiel de la Direction du Plan, qui leur attribue les locaux, ne semble pas voir changé vraiment les choses.
Excédé de devoir travailler à partir de chez lui, alors que ses proches collaborateurs sont obligés de squatter de l’espace à la Direction du Plan ou à l’Ansd, le ministre Abdoulaye Bibi Baldé a fini par en parler directement à son collègue des Finances. Amadou Ba a semblé tomber des nues, selon des collaborateurs du Plan qui rapportent l’information. Jouant l’ignorance, le ministre de l’Economie et des Finances a promis de décanter rapidement la situation. Depuis lors, rien n’a bougé.
De guerre lasse, le ministre du Plan a saisi le chef du gouvernement, et selon les informations du journal Le Quotidien, Mme Touré aurait demandé à M. Ba de faire preuve de diligence, ce que ce dernier aurait promis. Sans suite. Au point qu’il se dit que Bibi Baldé est de plus en plus tenté de porter l’affaire en Conseil des ministres, de manière à forcer Macky Sall en personne à trancher une fois pour toutes.
De manière informelle, il se dit au Building administratif que Amadou Ba veut de cette manière, manifester sa mauvaise humeur d’avoir été «amputé» de certaines directions avec la création des ministères du Plan et des Investissements, dirigé par Diène Farba Sarr. Au point qu’il se serait battu en sourdine pour, faute de pouvoir retenir la Direction du Plan, empêcher le départ de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). Il serait même allé jusqu’à dire à Baldé, sous forme de demi-boutade : «Tu m’as arraché mes yeux». Il a fallu que ce dernier fasse preuve de fermeté auprès de Macky, pour empêcher que celui-ci ne signe un décret retournant cette agence aux Finances.
Sachant que ce combat devra prendre fin un jour, les Finances jouent pour le moment à dépeupler les nouveaux ministères de tous leurs agents issus de la «grande famille de l’Economie et des Finances». Ce qui sera beaucoup plus dramatique à long terme.

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