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Confection des cartes d’identité biométrique à New-York: Le "oui ... mais" du Parti démocratique sénégalais
Publié le mardi 31 janvier 2017  |  Sud Quotidien
Macky
© Présidence par DR
Macky Sall donne le coup d`envoi du dialogue national
Dakar, le 28 mai 2016 - Le président de la République Macky Sall a donné le coup d`envoi du dialogue national. Il a lieu au palais de la République. Photo: Oumar Sarr, coordonnateur national du Pds




Depuis le 26 décembre dernier, une Commission, envoyée par l’Etat du Sénégal, s’occupe de la confection des cartes d’identité biométriques au Consulat général de New-York, et dans d’autres Etats du pays. Fin de la mission, le 26 février prochain, et disons que tout le monde est plutôt satisfait, même si, pour la représentante du Pds aux Etats-Unis, Ndèye Fall, les moyens font défaut, l’équipement (les trois machines), est dérisoire, il n’y a pas eu «la moindre publicité» autour du sujet, et tout le monde ne sera peut-être pas inscrit…

Dans les couloirs du Consulat général du Sénégal à New-York, sur la 116 comme on dit là-bas, avec l’air entendu de ceux qui connaissent plus ou moins l’histoire de ce «Little Senegal» du bout du monde, certains parlent déjà de faire «bon usage», sur le ton conquérant de ceux qui s’en vont à un duel, ou qui rêveraient de pouvoir refaire le monde, de cette carte d’identité biométrique qui fera aussi office de carte d’électeur. C’est la première fois que Amina, nous nous contenterons de son prénom, y met les pieds, avec quelques appréhensions et autres préjugés défavorables. On lui a dit, raconte-t-elle, que les choses traînaient plus ou moins, et qu’il fallait, bien souvent, «connaître quelqu’un» qui connaîtrait quelqu’un qui…Amina s’accroche d’ailleurs au souvenir d’une vieille connaissance, un employé du Consulat, mais il se trouve que l’homme n’est pas là. Et lorsqu’elle entend son numéro à elle, quelques minutes plus tard, elle a bien du mal à se défaire de ce petit air sur son visage : mi- incrédule, mi- satisfaite, en plus de ce petit côté soulagé de ceux qui sortent de chez le dentiste.

Mouhamed Ndiaye, un habitué des lieux, laisse entendre quant à lui, que les choses vont assez vite, qu’il s’est déjà inscrit sur la liste pour avoir la très convoitée carte d’identité biométrique, et qu’il «patiente surtout pour les extraits de naissance de (ses) enfants».

Il faut dire que depuis le 26 décembre dernier, le Consulat est très sollicité : entre ceux qui font d’une pierre deux coups comme Mouhamed Ndiaye, ceux qui grignotent sur leur temps de pause, s’organisent un peu comme ils peuvent, et qui vous expliqueront qu’ «ici c’est l’Amérique», et qu’«il n’y a surtout pas de temps à perdre»… Lorsque nous l’avons rencontré il y a une dizaine de jours, le Consul général du Sénégal à New-York, El Hadj Amadou Ndao, parlait de «2000 inscrits», pour le seul Etat de New-York, où la Commission envoyée par Dakar a pris ses quartiers, sans parler de Washington, qui a eu droit à une visite d’une semaine, et où l’on espérait, dixit le Consul, quelque chose comme «un millier d’inscrits».

Mais en attendant le 26 février prochain, date à laquelle la Commission sera «officiellement en fin de mission», disons que l’on compte les petits plus, et les petits moins. Pour le Coordonnateur fédéral de l’Alliance pour la République (Apr), qui dit s’être lui-même «rendu à Washington», les choses «se déroulent normalement», autrement dit sans le moindre nuage. Preuve à l’appui selon lui, les partis de l’opposition ont eux aussi «reconnu» que la Commission s’y prenait plutôt bien. Ce que confirment aussi bien les propos de Souaibou Amar, membre du Parti démocratique sénégalais (Pds), que ceux de Ndèye Fall, qui représente le Pds aux Etats-Unis.

Un équipement «dérisoire»

Mais si l’un se montre tout à fait conquis par le travail de la Commission, de la police, du Consul et de son Vice-Consul, qui se sont bien comportés avec les différents «partis politiques», Ndèye Fall émet tout de même quelques réserves. Oui, dit-elle, la Commission, ses hommes et ses femmes, fait ce qu’il faut, «mais le manque de moyens ne facilite pas les choses». Ndèye Fall donne ainsi l’exemple de ces «trois machines» réquisitionnées pour les deux mois, un équipement dérisoire selon elle : «Deux pour New-York, pendant que l’autre circule entre les Etats, pour deux jours à chaque fois, à l’exception du séjour d’une semaine à Washington», qui n’aurait pas suffi à inscrire tout le monde. La représentante du Pds laisse ainsi entendre que certains Sénégalais de Washington, qui n’ont peut-être pas pu se libérer pendant ces quelques jours, n’ont pas eu d’autre choix que d’aller «rattraper la Commission à Baltimore», à une cinquantaine de kilomètres.

L’autre problème, ajoute-t-elle, c’est qu’il n’y pas eu la «moindre publicité» autour du sujet, ce qui aurait sans doute attiré un peu plus de monde». Le Consul général du Sénégal à New-York parle quant à lui d’un « rythme soutenu», en plus de ce que se racontent certains usagers eux-mêmes, évoquant la «petite centaine de personnes que le Consulat accueille tous les jours». Idem pour le président de l’Asa, l’association des Sénégalais d’Amérique, qui estime que «dans leur large majorité, les Sénégalais d’Amérique ont montré beaucoup d’intérêt», et que ce n’était certainement pas pour rien qu’ils faisaient la file au Consulat. Papa Ibrahima Sow y voit surtout, quelque part, «un signe de l’attachement des Sénégalais» à leur pays et à son «système», où qu’ils puissent se trouver.
Lors de notre entretien, El Hadj Amadou Ndao apportait d’ailleurs une dernière touche au calendrier de la Commission pour les autres états, avec des étapes comme Massachussetts, Atlanta, Saint-Louis, Detroit, «par la route» ; et aussi par avion, vers Las Vegas, Los Angeles, Seattle etc.

26 DECEMBRE-26 FEVRIER : Deux mois : un peu trop «juste» peut-être…

Les deux mois, autrement dit si la Commission chargée de la confection des cartes d’identité biométriques poursuit comme prévu sa mission jusqu’au 26 février prochain, pourraient être un peu «justes», mais pas question pour quelqu’un comme Papa Ibrahima Sow de faire la fine bouche : le président de l’Association des Sénégalais d’Amérique (Asa) pense en effet que c’est déjà une très bonne chose que l’Etat du Sénégal ait fait la démarche. «C’est clair que les deux mois, ce ne sera pas suffisant, mais il faut quand même apprécier l’effort qui a été fait, parce qu’on a vu que même au niveau de l’Etat, il y a eu quelques retards. Mais le fait même d’avoir envoyé une commission pour deux mois est quand même à apprécier. Il faut être raisonnable, ce n’est peut-être pas suffisant, mais je suis sûr qu’au bout de deux mois, beaucoup de personnes seront inscrites, et j’espère qu’après évaluation, l’Etat trouvera les moyens de faire en sorte que ceux qui ne sont pas inscrits le soient».

Suggestion d’Abdou Diallo de l’Alliance pour la République (Apr) : «Un bilan d’étape, à la fin de ce mois de janvier, et si les gens viennent au même rythme, nous verrons à ce moment-là, avec l’opposition, si le gouvernement ne pourrait pas aller au-delà du 26 février prochain».

Ce serait prévu, dit le Consul général du Sénégal à New-York, El Hadj Amadou Ndao, qui est tout de même resté prudent : «Nous n’avons pas encore reçu de note officielle dans ce sens. (…), mais les deux mois pourraient être justes, quand on voit le rythme de fonctionnement de l’équipe qui est à New-York actuellement. Nous sommes vraiment bousculés, il y a du monde tous les jours, jusqu’à 19h ».
Et c’est cette sorte d’incertitude qui a l’air de donner de l’urticaire à Ndèye Fall, la représentante du Pds aux Etats-Unis, qui laissera entendre qu’un Etat «ne fonctionnait pas sur des peut-être ou sur des suppositions».

CARTES D’IDENTITE : Un bureau à New-York

D’après le Consul général du Sénégal à New-York, le président de la République est d’accord sur le principe, et il a même «donné des instructions» pour qu’un «bureau pour cartes nationales d’identité soit installé à New-York». El Hadj Amadou Ndao espère ainsi que ce sera disponible «très prochainement, au grand bénéfice et au grand bonheur de nos compatriotes».
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