Une enquête step sur les maladies non transmissibles présentée samedi a montré que les Sénégalais mangent mal. Ils consomment trop de sel et d’huile et sont ainsi exposés à plusieurs maladies, notamment cardiovasculaires.
La consommation de sel par les Sénégalais est jugée excessive. Les résultats de l’enquête Step sur les Maladies non transmissibles (Mtn) réalisée entre août et décembre 2015, ont révélé que 87,9% des ménages sénégalais consomment trop de sel. Selon le chef de la division des Maladies non transmissibles (Mtn), docteur Marie Ka Cissé, 88,3% des adultes pensent que la consommation de sel peut causer des problèmes de santé. Les femmes (90,2%) semblent être plus averties que les hommes (86,2%) sur les conséquences néfastes de l’utilisation excessive de sel sur la santé.
Elle faisait la présentation samedi, lors d’une journée d’échanges et de sensibilisation organisée par l’association des femmes médecins du Sénégal sur le thème : ‘’Le rôle du médecin d’entreprise dans la prévention du risque cardiovasculaire et la présentation des résultats de l’enquête step au Sénégal.’’ A propos de l’huile de palme, 15% de la population la consomme plus d’une fois par semaine. 24,7% l’utilise une fois par semaine et 60% moins d’une fois par semaine.
Cette enquête a porté sur les mesures du poids, la tension artérielle, le dosage du sel et des graisses. Au-delà du sel, la consommation de l’huile est aussi une véritable problématique chez les Sénégalais. Car près de 98% des ménages consomment de l’huile végétale. Selon docteur Marie Kâ Cissé, l’huile, telle qu’elle est consommée au Sénégal, n’est pas bon pour la santé. ‘’Nous consommons trop gras et cela ne fait qu’augmenter les risques de cholestérolémie voire d’hypertension.13,3% des adultes sont hypertendus, la prévalence du surpoids est de 15,8%’’, a-t-elle regretté.
Tabac, alcool, pathologie…
Selon toujours l’enquête, le tabac est plus consommé en zone rurale avec 6% qu’en zone urbaine avec 5,8%. Les hommes sont les plus grands fumeurs (15,6%) comparés aux femmes (0,4%). Les hommes débutent plutôt, environ à l’âge de 19 ans, pendant que les femmes elles, font leurs premières expériences à 22 ans. Cependant, elles fument plus longtemps.
S’agissant de l’alcool, il est révélé que 96,2% des personnes interrogées déclarent n’avoir jamais bu. Parmi les consommateurs, 1,6% n’a pas bu au cours des 12 derniers mois pour des raisons de santé. En outre, l’enquête a montré que les Sénégalais mangent 3,5 portions de fruits et légumes par jour, près de 7 adultes sur 10 consomment 5 fruits.
Par ailleurs, révèle docteur Marie Kâ Cissé, près de 14% des Sénégalais font moins de 150 minutes d’activités physiques. Les femmes sont moins actives, soit 20,4%, contre 7,3% chez les hommes. D’une manière générale, 66% des personnes dans la phase 2 ne pratiquent aucune activité, soit 83,6% chez les femmes et 48,9% pour les hommes.
Pour ce qui est du statut pathologique, 13,3% des adultes sont hypertendus, sur les 6,7% des jeunes âgés de 18 à 29 ans ayant eu à se faire contrôler, 40,8% sont porteurs d’hypertension artérielle et 41,6% ignorent leur statut ‘’tensionnel’’. Et dans 92,9% des cas, les chiffres tensionnels ne sont pas contrôlés, malgré un traitement.
18,9% des diabétiques prennent un remède traditionnel
Le taux de prévalence du diabète est de 2,1%. Cependant a indiqué Dr Marie Ka Cissé, il réside un problème majeur parce que le statut glycémique est ignoré par 84,7% de la population. En plus de cela, 13% de la population a été diagnostiqué diabétique et 18,9% des diabétiques prennent un remède traditionnel. ‘’Ce traitement peut empirer la maladie. Les hommes sont plus touchés que les femmes, soit respectivement 2,5% contre 1,6%. Les risques surviennent à partir de 45 ans ‘’, a-t-elle fait savoir.
S’agissant de l’obésité, la prévalence est de 6,4%, et 22% de la population présente une obésité abdominale. Les femmes sont les plus touchées, 38,2% contre 4,7% chez les hommes. Pour le surpoids, la prévalence est de 15, 8% et elle est plus marquée chez les femmes. ‘’Le surpoids et l’obésité s’installent à partir de 45 ans ; ceci quel que soit le sexe, particulièrement pour le 3ème âge’’, a soutenu le chef de la division des Mtn.
En outre, l’enquête a révélé que 1,7% de la population chez les femmes de plus de 60 ans présente une glycémie à jeun anormale. Il a été identifié également un taux de 19,2% d’hypercholestérolémie avec 22,5% en zone urbaine contre 16,1% en zone rurale. Le taux moyen de cholestérol est de 1,5%.