La commune de Diawara (département de Bakel, région de Tambacounda) a vécu, du 20 au 22 janvier, aux rythmes de la 9ème édition du Festival Ondes d’intégration. Occasion pour les peuples du Mali, de la Mauritanie, de la Gambie et du Sénégal de communier dans une belle diversité culturelle.
La diversité comme source d’intégration. C’est sous cet élan que la commune de Diawara, département de Bakel, a vécu, du 20 au 22 janvier, aux rythmes de la 9ème édition du Festival Ondes d’intégration. Pour la circonstance, Maliens, Mauritaniens, Gambiens et Sénégalais ont célébré leur diversité culturelle dans une belle communion sous le thème « Culture et développement ».
Sous un léger vent frisquet, l’ouverture du festival avait une résonnance particulière dans l’enceinte du stade municipal prise d’assaut par les populations en début de soirée. Le passage de l’Association des femmes maliennes de Bakel a annoncé la couleur. Drapées en tenues traditionnelles, sur des sonorités mandingues, elles ont mis au goût du jour le patrimoine local. Sur la même ligne, la troupe Amadji a sublimé la culture soninké avec une performance d’une rare élégance. En écho à cette belle prestation, des vivats et youyous du public fusent. De quoi stimuler l’entrain des artistes, notamment ceux du village de Diaguily de la Mauritanie invitée d’honneur du festival. Sur une pancarte, on pouvait lire « Diaguily a répondu favorablement à l’appel de Diawara ». Et la troupe l’a bien démontré sur scène avec le drapeau mauritanien au vent suivi d’une expression artistique qui a fini de séduire l’assistance.
Après cette première soirée, place à la cérémonie officielle d’ouverture sous la présidence du secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication, Birane Niang. Il avait, à ses côtés, le ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba, des autorités administratives et coutumières. Une parade équestre d’une rare élégance a donné le ton de la manifestation. Prenant la parole, Birane Niang, représentant le ministre de la Culture et de la Communication, a estimé : « A travers votre festival et votre dynamique radio communautaire, Jiida Fm, vous avez décidé de servir les communautés locales et voisines en magnifiant les valeurs culturelles du terroir et en enjambant les frontières physiques pour qu’elles ne soient pas des freins à un développement intégré ».
B. Niang n’a pas manqué de féliciter les initiateurs du festival qui, depuis 2009, « ont eu foi en cette richesse culturelle et ont décidé de la célébrer, de la promouvoir et de la valoriser, au nom de tous les Soninkés, mais aussi des Peulhs, Bambaras, Wolofs et Khassonkés qui cohabitent harmonieusement ». D’où cette invite : « Nous exprimons le vœu de voir toutes les institutions sous-régionales s’associer à ce projet de développement pour lui assurer une pérennité, donnant ainsi à notre espace communautaire un cadre de partage et d’échanges de bonnes pratiques, face aux défis du moment ».
Integration des peuples
Le secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication a évoqué le thème de cette édition : « La culture au cœur de l’intégration et de l’émergence », développé sous le prisme de la problématique « Culture, traditions et développement ». Selon B. Niang, ce thème permet de « consolider les jalons d’un développement global sous l’angle de l’intégration des peuples, par la culture ».
A la suite du représentant du ministre Mbagnick Ndiaye, le ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba, a relevé le thème central, « Culture et développement », comme creuset d’intégration. Il est d’avis que l’intégration africaine n’est pas seulement au niveau des Etats. « L’intégration des peuples, à travers les populations, les individus, va particulièrement renforcer ce processus qui mène au développement », a estimé Me Kaba, reprenant la citation du président Senghor qui disait que « La culture est début et à la fin de tout développement ».
Pour sa part, le directeur de la radio rurale de Kayes (Mali) a magnifié l’intégration africaine au travers de la culture. Au regard de M. Soumaré, la différence peut constituer une source d’enrichissement, de rapprochement entre les différents peuples. Le propos du représentant de la Fondation Sonatel, un partenaire du festival, est allé dans le même sens. M. Keïta a rappelé la vocation de la Fondation qui participe au rayonnement et à la valorisation du patrimoine culturel. « Il s’agit de, par le biais de la culture, promouvoir le bon voisinage entre la Mauritanie, le Mali, la Gambie et le Sénégal », a-t-il soutenu. Preuve de cette belle entente, les régates, un des temps fort du festival, le long du fleuve Sénégal entre le Sénégal et la Mauritanie.
Sous un soleil couchant, dans un décor pittoresque, hommes, femmes et enfants se sont massés le long de la rive droite pour admirer le spectacle sur l’eau avec des fresques illustrant cette cohabitation. L’ambiance, bon enfant, confère un charme particulier aux joutes. Cerise sur le gâteau, l’artiste-chanteur Demba Tandia a porté le bouquet final du festival. Sa prestation très attendue, a été appréciée par le public venu en grand nombre au stade municipal de Diawara.