Les producteurs d’oignon local rencontrent souvent des difficultés pour écouler leurs produits à cause de l’oignon importé. Cela malgré le fait que l’Agence de régulation des marchés (Arm) fait interdire l’importation d’oignon durant la campagne de commercialisation de l’ognon local pour permettre l’écoulement correct de la production nationale et le maintien à un prix acceptable du prix au consommateur.
En dépit des mesures incitatives qui ont été prises ces dernières années dans le cadre de la promotion de la production nationale comme la suspension des importations durant la période de commercialisation de l’oignon local, la production nationale n’est pas encore compétitive par rapport à l’oignon hollandais malgré la différence de prix qui peut aller jusqu’à plus de 50 franc le kilogramme.
A la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara), Ndèye Gaye, productrice et présidente de l’union des femmes productrices de Ross Béthio, pense que l’oignon cultivé au Sénégal est en quantité suffisante pour ravitailler le marché national. Selon elle, l’oignon local est accessible à toutes les bourses car il est beaucoup moins cher que l’oignon importé.
Interpellée sur la qualité de l’oignon local et sa conservation qui pose souvent problème, Madame gaye soutient : « il est de bonne qualité car il est cultivé au Sénégal et nous connaissons toutes ses composantes chimiques. Donc il est consommable sans danger. Il peut être conservé pendant 6 mois sans pourrir. Lorsqu’il est frais il contient beaucoup d’eau mais avec le temps, l’eau disparait ».
Au niveau des marchés, l’oignon local commence à sortir en grande quantité. C’est le cas au marché de Dakar où sont amassés des centaines de sac d’oignon de la vallée dans un dépotoir. Selon le maitre des lieux, Moustapha Dièye, un commerçant grossiste, le sac coute 12750 francs contrairement à l’oignon importé qui est vendu actuellement à 13500 FCfa. Il a ainsi indiqué qu’il est facile à vendre. « On l’écoule facilement. Vous voyez tous ces sacs amassés là bas, demain si vous revenez ils seront tous vendus », souligne M Dieye.
Ainsi invite-t-il les sénégalais à la consommation locale car, selon lui, seule l’autosuffisance alimentaire peut conduire le Sénégal au développement. « Consommer l’oignon local est plus rentable pour nous car il est cultivé dans notre pays. Donc sa commercialisation contribue au développement de notre pays. Je demande aux sénégalais de privilégier la consommation locale pour soutenir nos producteurs agricoles », plaide-t-il.
La qualité décriée par les consommateurs
Du coté des ménagères on se plaint de la qualité de l’oignon local même si on s’accorde qu’il est moins cher. C’est pourquoi elles préfèrent l’oignon importé au détriment du local. Concernant la conservation du produit, l’oignon importé serait plus facile à conserver. Ndèye Diouf estime que l’oignon importé est meilleur que le local car, dit-elle, il est plus avantageux et sa cuisson est plus facile que le local qui, selon cette vendeuse de petit déjeuner, contient beaucoup d’eau et n’est pas facile à assaisonner. Toutefois, précise-t-elle, « actuellement je préfère l’oignon local car l’importé n’est pas non plus de bonne qualité ».
Abondant dans le même sens, Aida Faye, une autre ménagère, soutient que l’oignon importé ne peut pas être comparé au local car, dit-t-elle, « la qualité de l’oignon importé est meilleure. » Avant d’ajouter que même au niveau du gout « on sent la différence ».