Fatick – Le chef du service régional de l’action sociale de Fatick (centre) a suggéré vendredi la suppression des villages de reclassement des lépreux, en faisant valoir que la raison de leur création n’est plus valable.
"La logique à l’origine de ce reclassement n’est plus d’actualité. Actuellement, ces villages sont habités par des adultes guéris et des enfants qui n’ont aucun symptôme de la lèpre. Donc, il n’y a plus de raison de continuer à faire" ce reclassement, a argué M. Sène.
S’exprimant lors d’un point de presse, en prélude à la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre la lèpre, dimanche prochain, il a suggéré de supprimer le décret qui autorisait la création des villages de reclassement des lépreux.
"Zéro infirmité des filles et garçons affectés par la lèpre" est le thème des activités prévues pour la célébration, cette année, de la lutte contre la lèpre, a indiqué M. Sène, soulignant que "les villages de reclassement des lépreux ne sont plus considérés comme des [zones] critiques". "C’est pourquoi il faut aller (…) vers le déclassement de ces villages."
"En 2009, a-t-il rappelé, j’ai présidé une réunion sur les neuf villages de reclassement du Sénégal. Et l’objectif de cette rencontre était de voir comment abroger la loi (…) qui a institué les villages de reclassement, qui continue à stigmatiser" les personnes vivant avec la lèpre, a rappelé Alioune Sène, déplorant le retard de cette suppression.
Il appelle les autorités à "abroger le décret" en question pour que ces villages "deviennent normaux comme les autres, pour que l’on puisse les retrouver sur la carte administrative du Sénégal".
Les neuf villages de reclassement créés dans le pays "sont administrativement inexistants", selon M. Sène.
FD/ESF