Le Rassemblement des travailleurs africains-Sénégal/Péncoo Réew (RTA-S) souhaite que l’arrivée d’Adama Barrow, le nouveau président de la République de Gambie, marque la ‘’rupture d’avec le passé’’ et l’’’ouverture à la démocratie’’.
Adama Barrow, élu à la tête de son pays après la présidentielle du 1er décembre, rentre à Banjul ce jeudi, après un séjour de 10 jours à Dakar, pour des raisons de sécurité. Son prédecesseur Yahya Jammeh avait refusé de céder le pouvoir.
Aujourd’hui exilé en Guinée Equatoriale, il avait, à la surprise générale, contesté les résultats qu’il avait pourtant initialement reconnus. Il a dû partir sous la menace d’une intervention militaire de la CEDEAO, dont est membre la Gambie.
Avec l’installation du nouveau président, le RTA-S espère une nouvelle page pour la Gambie.
‘’L’espoir qui renaît aujourd’hui avec l’arrivée au pouvoir de A. Barrow devrait signifier rupture d’avec le passé, ouverture à la démocratie et satisfaction des besoins fondamentaux des populations […]’’, estime son secrétariat politique dans un communiqué de presse.
Selon cette instance du RTA-S, le peuple gambien qui a ‘’longtemps souffert et résisté continuera à s’organiser pour refuser un retour en arrière et faire des pas décisifs pour entrer dans le concert des nations citées en exemple en Afrique comme modèle de démocratie et de développement économique et politique réel’’.
Considérant le départ de Yahya Jammeh comme une victoire, le secrétariat politique du RTA-S ’’salue la maturité des chefs d’Etat de la CEDEAO, en particulier le Président Macky Sall […]’’.
Il souligne ‘’l’art avec lequel ont été articulés les mécanismes complexes de la stratégie mise en œuvre (prestation de serment de Adama Barrow à Dakar, portage de la résolution à l’ONU et déploiement militaire sur le terrain) pour aboutir fort heureusement au départ de Yahya Jammeh’’.
Il se félicite de ce que le départ de l’ex-président ait pu se faire ‘’sans qu’un seul coup de feu ne soit tiré, et qu’une seule goutte de sang ne soit versée’’.
Les camarades de Momar Samb considèrent le retrait de Jammeh comme ‘’une délivrance pour les peuples de Gambie, du Sénégal et de toute la communauté internationale, en particulier celle de la CEDEAO’’.
Ils rappellent en effet que ‘’le Sénégal lui-même a souffert des multiples volte-faces de Jammeh, de ses accords et désaccords concernant le pont qui devrait rapprocher davantage les deux peuples, du tarif de passage du bac fixé unilatéralement et imposé aux transporteurs sénégalais, du non respect de la justice sénégalaise et surtout de son assistance aux forces rebelles du MFDC’’.
‘’Yahya Jammeh s’en va, emportant avec lui les angoisses nées de la terreur à laquelle il avait soumis tout le peuple de Gambie. La presse était muselée, les libertés individuelles et les droits de réunion et d’opposition supprimés. La seule loi régissant la vie des Gambiens était dictée par la volonté du président Dictateur’’, se remémore le RTA-S.
Il juge que la fuite des populations gambiennes vers le Sénégal et l’hébergement de celles-ci par des familles sénégalaises prouvent que ‘’les relations multidimensionnelles des deux peuples sont restées intactes, malgré les frontières de division coloniales, les différences de langues officielles (Anglais et Français) qui n’ont pas effacé l’unité culturelle des deux pays qui fonde l’aspiration profonde d’union entre les deux peuples’’.