La Mutuelle panafricaine de gestion des risques (African risk capacity –ARC en anglais) projette de fournir, d’ici à 2020, 1,5 milliard de dollars d’assurance en couvrant 30 pays avec des produits d’assurances sécheresse, inondations et cyclones tropicaux, a confié, mardi à Dakar, le secrétaire général du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Cheikhou Cissé.
‘’Il s’agira de mettre en place un mécanisme de soutien au paiement de la prime par des partenaires bilatéraux et régionaux, de préférence africains’’, a-t-il dit en ouvrant les travaux d’un atelier régional sur les paramètres de transfert de risque.
L’objectif de l’ARC est d’établir un mécanisme de mutualisation des risques qui permettra aux pays africains participants de bénéficier d’un apport de fonds rapide en cas de sécheresse. Ce mécanisme permettra aussi de les aider à élaborer des plans d’urgence en réponse à la sécheresse, de manière à ce qu’ils puissent assurer la mise en place d’interventions rapides et efficaces.
L’octroi d’un financement mutualisé, combiné à un acheminement rapide de l’aide d’urgence auprès des populations vivant dans les zones touchées, selon des plans d’urgence ciblés et modulables, pourrait offrir des avantages substantiels en termes économiques et sociaux aux pays participants et, de fait, aux ménages vulnérables.
Le secrétaire général du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique a rappelé que 32 pays ont signé le traité de l’ARC, dont la filiale financière compte 9 pays membres, qui ont souscrit des contrats d’assurance en mai dernier.
Il s’agit du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Kenya, de la Gambie, du Niger, du Sénégal du Zimbabwé, du Mali et du Malawi, qui ont contractualisé pour couvrir leur saison agricole contre les risques liés à la sécheresse.
Il a rappelé que le Sénégal est l’un des pays pionniers de l’ARC aux côtés du Niger et de la Mauritanie, car ayant participé à toutes les phases de conception technique et de négociations institutionnelles qui ont conduit à la création de l’institution politique et la mutuelle ARC Ltd.
‘’Une des étapes cruciales pour les pays membres ou souhaitant participer à la mutuelle de gestion des risques de l’ARC est la définition des paramètres définissant leur contrat d’assurance’’, a encore expliqué Cheikhou Cissé.
Elle débute après que les experts travaillant sur le logiciel ARV aient le profil de risque lié à la sécheresse, lequel consiste en la définition du montant du risque que le pays souhaite transférer à l’ARC.
‘’Ce montant du risque à transférer informe sur la fréquence à laquelle les décaissements de fonds seront déclenchés et donc, le coût de la couverture d’assurance sélectionnée constituant la prime à payer’’, a-t-il noté.
Il a précisé que l’implication des ministères des Finances est ‘’cruciale pour une sélection optimale de ces paramètres’’.