L’historien et diplomate sénégalais Abdoulaye Bathily, candidat à la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA) prône la mobilisation de "toutes les ressources" humaines africaines pour faire arrêter les conflits sur le continent.
"Il faut mobiliser toutes les ressources humaines du continent pour faire arrêter les conflits’’, a-t-il préconisé lors d’un panel sur les perspectives de l’UA, mercredi, à Dakar.
Selon l’universitaire sénégalais, la gestion des conflits doit sortir "des salles de réunion des diplomates pour que tous les acteurs citoyens s’y engagent".
Dans cette perspective, il a appelé les gouvernants et les acteurs de la vie politique, économique, sociale et religieuse à une réflexion collective sur les problèmes du continent pour que les conflits s’arrêtent.
Cette perspective passe également par un changement de mentalité des citoyens africains, qui doivent se sortir de "la logique pourvoyeuse de matières premières non transformées et exportatrice de matières premières".
"Par la volonté politique des Etats, il faut que de vastes espaces soient créés à travers des programmes et des projets d’intégration pour que l’économie africaine démarre enfin dans une perspective d’indépendance", a suggéré le professeur Bathily.
De son point de vue, cela permettrait de faire face aux aspirations actuelles de la jeunesse et des populations africaines.
Il estime que l’intégration économique peut devenir une réalité, à condition que soit engagée "une véritable industrialisation".
"Il y’a une nécessité de se mettre ensemble pour traiter les questions de l’énergie ou l’Afrique a un potentiel immense’’, sans compter que l’Afrique doit s’engager selon lui dans une nouvelle perspective visant à transformer sur place ses matières premières.
Au-delà de cette perspective, a-t-il ajouté, "il y’a un aspect important, souvent négligé, que l’histoire nous montre. C’est qu’il ne peut pas y avoir de développement durable sur le plan économique et social sans une base sociale qui sert de support à ces transformations économiques".
Aussi invite-t-il à la création de "véritables entrepreneurs en Afrique, dans tous les secteurs, pour ne pas compter uniquement sur les investisseurs étrangers".
"Sinon, je ne vois pas comment on peut avoir une économie qui a une croissance durable, réellement partagée, une économie qui pourra faire face à l’arrivée massive de millions de jeunes sur le marché du travail", a-t-il conclu.
L’universitaire sénégalais Abdoulaye Bathily, ancien représentant des Nations unies en Afrique centrale, fait partie des candidats à la succession de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini- Zuma, présidente sortante de la Commission de l’UA.
Sont également en lice, la Kényane Amina Mohamed, l’Equato-Guinéen Agapito Mba Mokuy, le Tchadien Moussa Faki et la Botswanaise Pelonomi Venson Moitoi.
L’élection aura lieu lors du prochain sommet de l’UA, les 30 et 31 janvier 2017, à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.