Les Etats africains doivent engager le processus de réhabilitation de l’identité du continent pour relever les défis qui l’accablent, a préconisé le professeur Abdoulaye Bathily, candidat à la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA).
"Tous les acteurs qui comptent aujourd’hui, sont dans des grands ensembles. Il s’agit d’ensembles économiques, politiques ou identitaires. Et nul autre que l’Afrique n’a besoin de l’affirmation de son identité", a-t-il soutenu lors d’un panel sur les perspectives de l’Union africaine.
Le professeur Bathily est candidat à la présidence de la Commission de l’Union africaine, dont l’élection est prévue lors du sommet de l’UA qui se tiendra à la fin du mois de janvier en Ethiopie.
"Nous sommes dans une période où de nombreux défis nous accablent. Face à ces défis, notre conviction est qu’on ne peut pas trouver de solutions à l’intérieur des Etats-nations tels que forgés par la logique de Berlin", a estimé Pr Bathily.
Pour lui, il y a nécessité d’affirmer de manière positive cette identité du continent et de ses peuples à la face du monde, relevant que ce n’est pas à l’échelle d’un pays, si grand soit-il, qu’on peut engager ce processus de réhabilitation du continent africain.
"Il faut un effort collectif, car les défis sont nombreux", a indiqué le Pr Abdoulaye Bathily qui invite les gouvernants et les peuples à jeter un regard sur les questions de paix et de sécurité dans le continent.
"Lorsqu’on jette un regard sur les questions de paix et de sécurité, on constate des guerres civiles, des crises politiques à répétition, des femmes et enfants déracinés de leurs pays. C’est une plaie pour tout Africain conscient, c’est une interpellation", a-t-il expliqué.
Selon lui, "il est du devoir moral et politique de tout Africain de mettre fin à ses blessures profondes sur le corps africain".
"Et nulle part que la commission, en tant qu’épicentre, collectif ne peut jouer ce rôle de fédérateur de nos efforts pour mettre fin aux conflits", a ajouté le candidat à la Commission de l’UA, estimant que ces conflits sont à l’origine liés à la gouvernance politique, économique, culturelle.
"Nous sommes nous-mêmes très souvent à l’origine de ces situations. Il y a nécessité d’une prise de conscience pour qu’ensemble nous installions une meilleure gouvernance de note politique", a fait savoir Pr Bathily, certifiant que la Commission peut jouer ce rôle.
Il a promis qu’une fois à la tête de la Commission de l’UA, il va engager une nouvelle approche autour des conflits africains, pas seulement avec les gouvernants, mais tous les acteurs de la vie culturelle, économique religieuse pour que "les canons s’arrêtent".