Le Parti démocratique sénégalais est sens dessus dessous. Entre convocation devant le Conseil de discipline et sorties au vitriol, la formation libérale est assez en lambeau pour que Karim WADE surgisse, tel un messie, tel un rassembleur, pour s’en emparer.
Après candidat du PDS, WADE-fils est à fond sur sa prochaine étape, le secrétariat général du PDS.
Le chargé de la propagande du PDS est revenu au-devant de la scène. De sortie en sortie, Farba SENGHOR tire sur tout ce qui bouge visant plus particulièrement le secrétariat général adjoint du PDS. «Il a montré ses limites dans la gestion du parti, en tant que coordonnateur. Le parti est trop lourd pour lui…Oumar SARR n’est pas accessible…même Wade a des difficultés pour le joindre ou lui parler. J’aurais pu demander qu’il soit traduit devant le Conseil de discipline pour collusion avec l’adversaire. Car, il a accueilli le Président Macky SALL à Bokhol, une commune dont Oumar Sarr n’est pas le maire. Il n’est pas non plus président du Conseil départemental. Par conséquent, il n’avait rien à faire là-bas De folles rumeurs couvent autour du financement de cet accueil. Je m’en tiens là pour le moment », a dernièrement soutenu Farba SENGHOR. Des attaques pimentées comme sait si bien le faire l’ancien ministre des Transports aériens sous Me WADE quand il s’agit de démolir un adversaire. L’on pourrait penser que Farba a une dent contre Oumar SARR. Loin de là, en service commandé, Farba met le désordre dans le parti de Me Wade expressément. Dans sa mission, il est loin d’être seul. Pape Samba MBOUP est là pour l’épauler. Les deux se connaissent bien et ont en partage le gout raffiné des charbons ardents. L’ancien chef de cabinet du président Wade a dernièrement focalisé les attentions pour avoir parlé de la gestion du Parti démocratique sénégalais, a-t-il soutenu. « Même pour mettre une virgule, ils sont obligés d’appeler Paris, Versailles et Doha pour demander où mettre la virgule», a martelé Pape Samba Mboup parlant de ses camarades libéraux. Puis, alors que tous les libéraux étaient vent debout contre Mamadou Lamine Keïta qui venait de déserter le navire bleu pour aller se servir dans les prairies marron, Pape Samba Mboup prend leur contrepied. «Je dis que d’autres responsables vont quitter, mais si le parti doit continuer dans cette lancée pour se retrouver dans un gouffre, je ne le suivrais pas dans le gouffre. Je ne me ferais pas hara-kiri», a-t-il indiqué.
Ces sorties de ces deux fantassins sont les mots devant souhaiter la bienvenue à Karim WADE. Depuis qu’il est connu, Farba SENGHOR, comme Pape Samba MBOUP, a très rarement, pour ne pas dire jamais, posé un acte que Me WADE n’a pas cautionné. Les deux hommes qui ont été aux côtés de Me Abdoulaye WADE bien avant que celui-ci n’accède au pouvoir et qui en ont vu de toutes les couleurs à son service, sont loin de desservir leur mentor. Fidèles parmi les fidèles, ils n’ont pas été laissés de côté quand les libéraux parvinrent pouvoir. Durant les deux mandats de WADE, ils ont été tous deux accusés d’avoir posé ou fait poser des actes pouvant mener le Sénégalais lambda derrière les barreaux pour très très longtemps. Ils avaient juste perdu leur poste pour un certain temps. Ce n’est guère aujourd’hui que les deux compères vont saper l’autorité d’Abdoulaye WADE et saborder ses plans.
L’ancien président de la République prenant de plus en plus de l’âge et devenant, naturellement, de moins en moins actif, son successeur se fait grandement quérir. Oumar SARR, qui assure la gestion quotidienne, n’a aucune chance d’être le secrétaire-général national du Parti démocratique wade. Pas charismatique du tout, il a été choisi pour la circonstance. Il suffira de quelques coups de buttoir de Farba SENGHOR pour qu’il fasse la place.
Karim Wade, puisque c’est lui le successeur, est à fond sur sa prochaine étape. Il va passer, inévitablement, de candidat à secrétaire général du Pds. Investi à quarante-huit heures du verdict de la CREI, Wade-fils ne plus se suffire de la casquette de candidat d’un parti. D’autant qu’il est assuré qu’un parti, seul, ne peut gagner une élection d’envergure au Sénégal.