Annoncé pour décembre pour éviter la récurrence des accidents au Sénégal, des chauffeurs à Dakar désapprouvent l’application des permis à points qui selon eux, a été prise à la "va-vite".
A la gare routière Petersen, située au centre-ville, des chauffeurs assis dans un kiosque "café", polémiquent sur les permis à points, après que le président Sénégalais Macky Sall a demandé son application en 2017.
Entouré de ses collègues sur une natte, en jean bleu, casquette sur la tête, Mor Fall, 34 ans, pense que la décision a été prise "à la hâte".
"Les autorités doivent appeler tous les acteurs autour d’une table pour trouver un consensus", a soutenu M. Fall.
Selon le secrétaire général du syndicat national des transporteurs, Gora Khouma "si l’Etat persiste dans sa logique de mettre en application les permis à points, il risque de faire face à des actions de protestations de la part des transporteurs".
Avant de mettre l’application des permis à points l’Etat doit régler certains problèmes dans le secteur du transport, "le renouvellement du parc automobile, l’état des routes et la prise en charge sociale des transporteurs", a dit M. Khouma.
Contrairement à lui, Doudou Diagne, la soixantaine, chauffeur depuis 1981, approuve l’application du permis à points, estimant que cette mesure va réduire le nombre d’accidents de la route".
A l’avenue Cheikh Anta Diop (extrême ouest), au milieu d’une longue file de voitures, Dr Guillaume Diomppy cardiologue souhaite l’application de la mesure, le plus rapidement possible", car "il faut des mesures très strictes" au Sénégal pour "sanctionner les chauffeurs qui ne respectent pas le code de la route".
Des chauffeurs de taxis ne connaissent même pas les codes de la route. déplore Baye Fall Devant l’hôpital Fann de Dakar (extrême ouest), pour qui si on applique le permis à points, beaucoup de chauffeurs se verront retirer leurs permis de conduire".
"Avec toutes les campagnes de sensibilisations et annonces qui passent sur les médias, ils ne sont pas toujours en mesure d’avoir des comportements dignes d’un conducteur, ajoute-t-il.
Au Sénégal, le nombre de décès liés aux accidents de la route est estimé 500 par an, selon les autorités.
ARS