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La Gambie a une nouvelle vice-présidente, le retour du nouveau chef de l’Etat différé
Publié le mardi 24 janvier 2017  |  AFP
Adama
© Autre presse par DR
Adama Barrow, président élu de la Gambie




Banjul (Gambie), 23 jan 2017 (AFP) - Une ancienne ministre du régime de Yahya Jammeh a été nommée lundi vice-présidente de Gambie par le nouveau chef de l’Etat Adama Barrow, hébergé par le Sénégal voisin depuis le 15 janvier et dont la date de retour demeurait encore inconnue.
M. Barrow, élu le 1er décembre, a été accueilli par Dakar à la demande de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui craignait pour sa sécurité durant les derniers jours du mandat de Yahya Jammeh. Il a prêté serment le 19 janvier à l’ambassade de Gambie dans la capitale sénégalaise.
Malgré le départ en exil de Yahya Jammeh samedi soir, qui a mis fin à six semaines d’une crise provoquée par son refus d’accepter les résultats de la présidentielle, la date du retour en Gambie du nouveau chef de l’Etat n’était toujours pas connue lundi.
Mais M. Barrow a commencé les consultations pour désigner son équipe et a nommé à la vice-présidence une responsable de sa coalition, Fatoumata Jallow Tambajang, a annoncé lundi son porte-parole, Halifa Sallah, à la presse à Banjul.
Militante des droits des femmes ayant notamment travaillé pour l’ONU, Mme Tambajang a été ministre de la Santé durant la présidence de Yahya Jammeh (1994-2017). Elle est une des responsables de la coalition qui a soutenu la candidature d’Adama Barrow, élu le 1er décembre.
Elle a récemment suscité une vive controverse en promettant dans une déclaration à un journal des poursuites contre Yahya Jammeh, dont le régime est accusé de violations des droits de l’Homme par de nombreuses ONG internationales, alors que sa coalition affirme privilégier la création d’une commission Vérité et Réconciliation.
Fatoumata Jallow Tambajang succède à une autre femme, Isatou Njie Saidy, qui était vice-présidente depuis 1997.
Pour former la nouvelle équipe, "on a pris en considération l’équilibre" hommes-femmes mais aussi les compétences et "des consultations sont en cours pour faire en sorte que certains technocrates fassent partie du gouvernement", a dit Halifa Sallah.
Aucun calendrier n’était encore disponible sur les prochaines nominations alors que, selon le conseiller de M. Barrow, Mai Fatty, les conditions de sécurité sont encore insuffisantes pour son retour.

- ’Allégeance au chef de l’Etat’ -

"Nous attendons une déclaration publique des chefs des services de sécurité sur leur engagement de loyauté envers la République et la Constitution, ainsi que de leur allégeance au chef de l’Etat", a indiqué M. Fatty dimanche soir à Dakar.
Il a cité l’ensemble de ces services, dont l’armée, la police ou encore la très redoutée Agence nationale du renseignement (NIA).
Le chef de l’armée, le général Ousman Badjie, a affirmé lundi avoir "prêté allégeance à M. Barrow" le 19 janvier, date à laquelle il avait même été vu célébrant l’investiture avec les partisans du nouveau président près de Banjul.
Dans une déclaration lue en son nom par M. Fatty, le président Barrow a souhaité que les troupes de la Mission de la Cédéao en Gambie (Micega) "restent en Gambie jusqu’à ce que la situation générale sur le plan de la sécurité y ait été globalement rétablie".
Ces forces poursuivront leur action jusqu’à ce que "les conditions de l’exercice effectif du pouvoir" de M. Barrow "soient réunies", a assuré le commandant de l’opération, le général sénégalais François Ndiaye.
Le général Ndiaye s’est rendu lundi à Banjul pour "rassurer les populations, s’entretenir avec la hiérarchie des forces de défense et de sécurité gambiennes en vue de faciliter le retour au plus tôt" du président Barrow, selon un communiqué de la Micega.
Dimanche à Dakar, le conseiller de M. Barrow avait indiqué que le nouveau pouvoir se préparait à trouver un pays "en détresse financière", et accusé l’ex-président d’avoir vidé les caisses de l’Etat avant son départ. Selon Mai Fatty, "en l’espace de deux semaines, 500 millions de dalasi (environ 10,7 millions d’euros) ont été retirés" par Yahya Jammeh.
Une déclaration tempérée lundi à Banjul par son porte-parole. "Une allégation de vol ne peut pas être faite par un membre de l’exécutif", et toute accusation de crime "doit être transmise au chef de la police", a dit Halifa Sallah.
En Gambie, beaucoup ont célébré le départ en exil de Yahya Jammeh mais dans son village natal de Kanilai, à environ 100 km à l’est de Banjul, peu le critiquaient ouvertement, selon des journalistes de l’AFP.
M. Jammeh a fait construire dans cette localité un imposant palais, surmonté d’un mirador, plusieurs enceintes sportives, un hôtel et même un zoo.
jom-mrb-sst-cs/lpt
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