Nations unies (Etats-Unis), 19 jan 2017 (AFP) - Le Conseil de sécurité des Nations Unies a soutenu jeudi à l’unanimité les initiatives menées par la Cédéao pour pousser le président sortant Yahya Jammeh à quitter le pouvoir en Gambie, où des troupes sénégalaises sont entrées peu après ce vote.
Une résolution préparée par le Sénégal a obtenu le soutien des quinze membres du Conseil, y compris celui de la Russie, qui a néanmoins souligné que ce texte n’autorisait pas formellement une intervention militaire en Gambie.
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a entrepris plusieurs démarches auprès de M. Jammeh pour qu’il respecte le résultat des urnes de l’élection du 1er décembre, remportée par Adama Barrow. Mais le président sortant s’accroche au pouvoir, qu’il détient depuis 22 ans.
La résolution appelle le Conseil à apporter "son soutien total à la Cédéao concernant son engagement à assurer, par des moyens politiques avant tout, le respect de la volonté de la population".
Le texte n’invoque pas le Chapitre 7 de la charte des Nations unies, qui autorise l’utilisation de la force.
Quelques minutes après ce vote, un porte-parole de l’armée sénégalaise a annoncé que des troupes de son pays étaient entrées en Gambie.
Le président gambien élu Adama Barrow a dû prêter serment jeudi matin à l’ambassade de Gambie à Dakar. Il est arrivé au Sénégal le 15 janvier.
L’ambassadeur adjoint russe Petr Iliichev a relevé que la résolution insistait sur une voie politique pour débloquer la situation, et prévenu qu’une action militaire pourrait échouer.
"Pour le moment, il n’y a pas de bain de sang mais s’ils interviennent, qui va en prendre la responsabilité", avait-il indiqué à la presse avant le vote.
Outre le Sénégal qui est passé à l’action, le Nigeria et le Ghana se sont également préparés à intervenir militairement.
Des diplomates onusiens ont relevé que si M. Barrow demandait une action armée en Gambie, la résolution servirait de base légale pour le faire.
"Nous espérons une résolution pacifique de la situation, mais il apparaît très clairement que si le président Barrow demande de l’aide alors c’est quelque chose que, en tant que président légitime de la Gambie, il aura
parfaitement le droit de faire", a souligné l’ambassadeur adjoint britannique Peter Wilson.
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