Les résultats d'une étude réalisée par le cabinet Hydroconseil seront très prochainement mis à profit pour réhabiliter les réseaux d'assainissement des quartiers traditionnels de la région de Dakar, avec la signature de conventions entre l'Office national de l'assainissement du Sénégal (ONAS) et les maires de ces communes d'arrondissement de la capitale, a appris l'APS.
"Depuis plus de 5 ans, aucun des systèmes ne fonctionnaient plus. L’ONAS a décidé de reprendre ces réseaux, mais il fallait d’abord réaliser l’étude pour faire le diagnostic, les contraintes de l’exploitation actuelle pour avoir un système d’exploitation qui puisse assurer la fonctionnalité de ces réseaux et leur durabilité", a expliqué le directeur de l’ONAS, Alioune Badara Diop, jeudi à Dakar, lors d’un atelier de présentation de l’étude suivie de la signature des conventions.
Selon M. Diop, le réseau d’assainissement semi-collectif est surtout destiné à des quartiers peu loties ou non lotis avec des collecteurs de petits diamètres (110 à 160) et des regards de moindre dimension, ce qui diminue les coûts et permet dans le même temps de les réaliser sans de grands engins.
Cela permet la réhabilitation du réseau d’assainissement dans des quartiers peu urbanisés, a ajouté le directeur général de l’ONAS. "Ces réseaux n’étaient pas réalisés par l’ONAS, même si sur le plan institutionnel l’ONAS a pour mission la gestion des déchets liquides dans les zones urbaines et périurbaines", a précisé Alioune Badara Diop.
Depuis plus de 5 ans, "aucun des systèmes ne fonctionnaient plus, l’ONAS a (donc) décidé de reprendre ces réseaux’’, a-t-il indiqué.
"Toutes les communes qui ont un réseau d’assainissement semi-collectif ont été ainsi ciblées dans la région de Dakar. L’essentiel de ces quartiers sont les quartiers historiques de Dakar comme Ouakam, Ngor, Yoff, Hann, Thiaroye, Mbao, Rufisque-Est et Bargny. Il a marqué la capacité de l’ONAS d’exécuter ces ouvrages avec la qualité exigée", a-t-il dit.
"A la différence des réseaux collectifs qui ont de grands réseaux et dont les collecteurs ont des diamètres variant de 400 à 600 mm, ce qui nécessite des engins pour réaliser ses travaux, le choix du semi-collectif pour les zones périurbaines est apparu comme une option adaptée permettant de garantir l’évacuation des eaux usées domestiques au travers d’un réseau touchant un nombre important de ménages", a expliqué le consultant de Hydroconseil, Bruno Valfrey.
Les engins sont dans l’impossibilité de circuler dans les quartiers périphériques pour pouvoir réaliser ce travail, a ajouté M. Valfrev, lors de la présentation de l’étude.
"Les zones concernées sont pour la majorité des zones situées en bord de mer où la nappe affleurante rend le contexte très défavorable à l’assainissement autonome, notamment le remplissage rapide des fosses par infiltration avec des vidanges fréquentes, insalubrité chronique", a encore expliqué le consultant.
De plus, rapporte cette étude, ces quartiers sont souvent d’anciens villages de pêcheurs rattrapés par l’urbanisation rapide de Dakar qui rend quasiment impossible le recours à des égouts conventionnels.
Ainsi, l’objectif global de l’étude est d’aider l’ONAS à assurer un service durable d’assainissement par systèmes semi-collectifs et à moindre coût pour les réseaux construits dans le cadre du Programme d’assainissement des quartiers périurbains de Dakar (PAQPUD), mais aussi potentiellement pour tous les réseaux du même type que l’ONAS construira dans les années à venir.
Ces réhabilitations vont être réalisées dans le cadre du Programme mis en œuvre dans le but d’augmenter les taux de desserte en eau potable et en assainissement et soutenu par la Banque mondiale. Les maires présents ont salué cette initiative qui va permettre selon eux une amélioration du cadre de vie des populations concernées.