Le parquet de Dakar a requis mercredi une peine de 10 ans de prison ferme contre un porteur de marchandises accusé de viol, de pédophilie et de détournement de mineure.
Le prévenu a nié les faits qui lui sont reprochés lors de sa comparution devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Dakar.
Il a comparu en présence de la victime présumée, qui est âgée de moins de 13 ans, un âge qui expose le prévenu à la peine maximale prévue pour cette infraction.
Lors de l’enquête, devant le tribunal aussi, le prévenu a soutenu qu’il ne connaissait pas la victime présumée.
Cette dernière déclare avoir été interpellée par le mis en cause qui, selon ses dires, l’aurait envoyée acheter de l’eau au marché, pour ensuite lui demander de le rejoindre dans un dépôt de la place.
La fille affirme avoir été sexuellement abusée par le prévenu, avant d’être menacée de mort au cas où elle raconterait sa mésaventure.
Arrivée en pleurs chez les siens, elle sera conduite à l’hôpital par la mère et sa grand-mère, qui ont cherché, sans succès, à savoir pourquoi elle pleurait.
Un certificat médical délivré le 14 décembre dernier - cinq jours après les faits incriminés - à la famille de la fille fait état d’"une vulve enflammée et rougeâtre", d’"une déchirure récente" sur ses parties génitales, etc.
Interpellée à la suite d’une plainte déposée par ses parents, la victime présumée a désigné le porteur de marchandises comme étant son bourreau.
Dans sa plaidoirie, l’avocat de la partie civile a demandé la peine maximale contre le prévenu et une amende de 500.000 francs CFA.
Le procureur a invoqué "la clarté et la constance" de la version donnée des faits par la victime présumée, pour retenir contre le prévenu les charges de viol, de pédophilie et de détournement de mineure.
Il a ensuite requis une peine d’emprisonnement ferme de 10 ans contre le mis en cause.
L’un des avocats de la défense a dénoncé "la légèreté de l’enquête" et "l’absence de reconstitution des faits" par les enquêteurs.
Il a conclut à "l’inexistence de preuves matérielles des faits établis" et a demandé la requalification de l’infraction en pédophilie, en cas de condamnation de son client.
L’affaire a été mise en délibéré au 20 février.