Le Centre national de calcul scientifique (CNCS) se veut un lieu dédié à la recherche et l’innovation numériques qui fera de la cité du Savoir de Diamniadio "un des centres névralgiques du numérique en Afrique de l’Ouest", indique un document officiel.
Lors de la visite d’Etat en France du chef de l’Etat, les ministres de l’Economie, des Finances et du Plan et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche avaient signé avec la Banque publique d’investissement française un financement de près de 10 milliards de frs CFA (quinze millions d’euros) pour la création de ce centre.
Ce "supercalculateur" est présenté comme "le plus puissant au Sud du Sahara hors Afrique du Sud" avec une puissance d’environ 320 TFIops et une capacité de stockage intégrée de 21 To.
Le centre sera associé à un portail d’accès aux ressources en mode mutualisé, indique le document signalant qu’un data center "container" sera également pré-installé.
Il se veut aussi "économe en énergie", conçu pour "intégrer les technologies les plus avancées, qu’il s’agisse des processeurs, de l’interconnect et du stockage des données".
La même source relève que le financement signé à Paris en décembre 2016 comprend la prise en charge de mobilités dans les deux sens de professeurs pour des masters et doctorats en intelligence artificielle, Big Data, sécurité informatique, robotique, calcul scientifique, etc.
Il prévoit aussi des mobilités vers la France sous forme de stages pour les étudiants en master et de bourses en alternance pour les étudiants en cotutelle de thèse.
Les chercheurs et enseignants chercheurs qui faisaient leurs calculs à l’étranger disposeront désormais de ce puissant calculateur à proximité.
Le document reçu à l’APS indique que la construction du bâtiment devant abriter le centre est avancée et que plusieurs chercheurs ont effectué des séjours d’imprégnation à Grenoble sur le même type de calculateurs.
Plusieurs domaines seront concernés : agriculture, santé, génomique, biotechnologies, TIC, mines, gaz, pétrole, énergie, sécurité, météorologie, changements climatique, érosions côtières, gestion de l’eau, irrigation, navigation, environnement, exploitation des données satellitaires, etc, signale t-on.
Ce Supercalculateur, "pensé pour contribuer au développement concret du Sénégal", a été conçu en totale articulation avec le Plan Sénégal émergent (PSE), vise à contribuer à la mise en oeuvre de 2 axes du PSE : l’agro-hydrologie et le secteur minier.
Concernant le secteur agricole et hydrologique, les domaines d’applications de la simulation numérique permettront d’apporter des innovations en termes de météorologie, climatologie, traitement des images (satellites, drones), croissance végétale et dynamique des populations.
Le document explique que les scientifiques "pourront effectuer des simulations des effets du changement climatique sur les populations, sur l’érosion des régions côtières ou sur les risques des ressources halieutique".
Pour sa part, le secteur minier "bénéficiera des simulations numériques" que va accueillir le CNCS "pour la simulation de puits/réservoirs, la recherche géologique et la cartographie 3D et la modélisation des territoires sénégalais".