Le maire de Dakar, Khalifa Sall, est sorti hier, vendredi 13 janvier, de sa réserve pour prendre la défense de son homologue maire et camarade de parti, Bamba Fall, placé sous mandat de dépôt avec huit autres compagnons dans le cadre de l’affaire du saccage de la maison du Parti socialiste, lors de la réunion du bureau politique le 5 mars dernier. S’exprimant lors d’un point de presse, Khalifa Sall a précisé que non seulement il ne cèdera pas, mais il présentera une liste aux prochaines législatives. Il estime que Bamba Fall et compagnie sont des prisonniers politiques.
Réponse du berger à la bergère. Vingt-quatre heures après la déclaration du porte-parole du Parti socialiste, Abdoulaye Wilane, à la sortie d’une réunion du secrétariat exécutif national du Ps, annonçant que le Ps donne son agrément à la justice au sujet de l’incarcération de Bamba Fall et ses camarades socialistes proches du maire de Dakar, dans le cadre de l’affaire du saccage de la maison du parti, Khalifa Sall apporte la réplique. Il s’exprimait hier, vendredi 13 janvier, lors d’un point de presse aux allures d’un meeting politique dans l’ancien bâtiment de la commune de Médina qui a refusé du monde, malgré le dispositif de la police qui a quadrillé et barré tous les axes routiers menant sur l’avenue Blaise Diagne, du rond-point Abass Ndaw à celui de la poste de Médina. Le maire de Dakar a battu en brèche toutes les charges retenues contre Bamba Fall et compagnie.
En effet, s’adressant aux militants qui ont répondu massivement présent à cette première rencontre avec la presse organisée par les proches du maire de la Médina depuis le placement sous mandat de dépôt de ce dernier et compagnie, Khalifa Sall a été formel. «Ils ne sont pas des délinquants, mais des socialistes convaincus», a-t-il déclaré. Mieux, poursuit le maire socialiste de Dakar, «ils sont des prisonniers politiques, des otages politiques». Et, les charges retenues contre eux montrent à suffisance que les hauteurs de cette plainte ne sont pas animées d’une volonté de recherche de la vérité. Toutefois, le maire de Dakar, qui souligne être présent et témoin de ces incidents survenus lors de ce fameux bureau politique du 5 mars dernier, annonce un point de presse pour rétablir toute la vérité sur ce qui s’était passé ce jour-là après la conférence de presse des avocats de la défense, la semaine prochaine.
À ce titre, il a invité ses militants à maintenir le cap de la mobilisation jusqu’à la libération de Bamba Fall et compagnie. En effet, selon lui, leur arrestation est une tentative de stopper leur élan politique. Ce qu’il a d’ailleurs qualifié de «vain». «C’est une dynamique en marche et emprisonner Bamba Fall ou Khalifa Sall ne l’arrêtera pas.On ne laissera pas passer l’inacceptable. S’ils croient aussi qu’ils peuvent compromettre ma liste aux législatives de 2017, ils se trompent, c’est peine perdue car, il y aura bel et bien une liste. On ne laissera pas passer l’inacceptable. Si nous laissons faire, on risque tous d’y passer», prévient le chargé de la vie politique du parti socialiste qui affirme son soutien total au plan d’action de tenir une manifestation tous les vendredis jusqu’à la libération de Bamba.
Auparavant, c’est le maire de Mermoz-Sacré Cœur qui est au monté au créneau pour mettre en garde les autorités, notamment au sujet du rapport de l’inspection général d’État sur la gestion de certains maires que le président aurait transmis au procureur de la République. Soulignant que c’est un complot qui vise Khalifa Sall, Dias fils a toutefois tenu à préciser qu’ils ne se laisseront pas faire.
«Vous avez vu aujourd’hui dans la presse du jour qu’on a annoncé que Macky Sall allait transmettre des rapports faits par l’IGE sur les mairies à la justice. Ce n’est que du bluff. Le problème est que c’est ce bonhomme, cet homme (Khalifa Sall) qui hante le sommeil de Macky Sall. Il l’empêche de dormir. Tout cela participe à un complot visant à éliminer un adversaire politique qui peut le battre lors de la présidentielle. Et tout le monde sait que c’est Khalifa Sall qui est notre espoir pour les prochaines élections. Il y a une instrumentalisation de la justice, mais on ne va pas s’aplatir face à l’intimidation qui n’aura aucune chance de passer. Personne ne pourra nous apprivoiser», soutient-il.
Prenant la parole au nom des responsables de partis venus témoigner leur soutien au maire de Dakar et à ses camarades socialistes, Mamadou Goumbala du Grand Parti a plaidé pour une union des forces pour battre la coalition Benno Bokk Yakaar lors des prochaines législatives de 2017. Loin de s’en tenir là, le camarde de Malick Gakou a invité par ailleurs Khalifa Sall et compagnie à refuser d’être les marionnettes du pouvoir apériste et à suivre leur exemple.
Un rassemblement sous haute surveillance
La police nationale s’est bien illustrée une fois de plus encore, lors du point de presse du maire de Dakar, Khalifa Sall dans l’ancien bâtiment de la mairie de Médina. En effet, dès les premières heures de la journée, les forces de l’ordre ont envahi le long de l’avenue Blaise Diagne bloquant ainsi l’accès aux véhicules à cette bretelle très fréquentée. Armés de fusils lance-grenades, les forces de l’ordre étaient partout. Un groupe d’une dizaine d’hommes est même stationné devant le lieu où devait se tenir cette rencontre. Une situation qui n’a pas laissé indifférente Dias fils qui lors de sa prise de parole à cette rencontre a déclaré : «aujourd’hui, les policiers mobilisés ici à la Médina peuvent régler le problème la Casamance avec le Mouvement des Forces démocratiques de Casamance».